Voyage au Kerala : notre itinéraire de 2 semaines et tous nos conseils

Nous avons traversé le Kerala en Inde du Sud de mi-novembre à début décembre 2018, soit un circuit de deux semaines et demie.

Cet article fait double emploi. C’est à la fois une déclaration d’amour au magnifique État qu’est le Kerala et un guide pratique qui devrait vous aider à y préparer un voyage. Nous allons donc tâcher de répondre à la plupart des questions que vous pourriez vous poser !

Vache dans une plantation de thé, Kerala, Inde du sud

 

Voyager au Kerala, c’est comment ?

Le Kerala, c’est tout d’abord une nature exubérante et des paysages mémorables. Oubliez vos clichés de l’Inde sèche et poussiéreuse car ce petit État est particulièrement vert, vêtu de rizières et de cocotiers à perte de vue. Tout le long de la côte, des backwaters se sont formés en un réseau de lacs, lagunes et canaux paisibles et incroyablement beaux. Enfin, le Kerala est enserré entre l’océan qui lui offre de longues plages dorées et la chaîne de montagne des Ghats occidentaux, l’une des plus importantes réserves de biodiversité de la planète.

Ce n’est pas tout : nous avons admiré le patrimoine architectural du vieux Fort Cochin, découvert un puissant temple abritant un fabuleux trésor à Trivandrum, randonné dans les plantations de thé de Munnar, attendu les couchers de soleil sur l’océan, discuté avec d’enthousiastes voisins de train, récolté une quantité folle de sourires et goûté à l’une des meilleures cuisines du pays. Enfin, pour les férus de médecine douce, le Kerala serait également la région de naissance de l’ayurveda traditionnelle indienne.

Étrange, avec tout cela, que le tourisme ne soit pas plus développé. Nos petits doigts nous disent que la simple évocation du mot « Inde » fait fuir bon nombre de candidats qui sans cela viendraient (et reviendraient) au Kerala. Vous ne serez pas non plus les seuls touristes, loin de là, mais si cela vous dérange, il suffit de vous écarter de quelques centimètres du circuit classique pour vous retrouver pratiquement seuls !

 

Est-ce difficile ?

Non. Le Kerala facilite la vie de ses visiteurs pour un tas de raisons :

  • il concentre des paysages variés sur un petit territoire,
  • il est plus calme et moins sale que le reste de l’Inde,
  • les arnaques y sont moins nombreuses,
  • les hébergements et restaurants foisonnent,
  • les transports sont efficaces,
  • les habitants parlent anglais,
  • que demander de plus ?

Il nous semble que cette région de l’Inde s’adapte bien à tous les styles de voyage : nous avons adoré la visiter avec le sac sur le dos en dormant dans des chambres d’hôtes, mais d’autres voyageurs avec plus de budget trouveront sans mal des établissements à leurs goûts. Nous avons aussi croisé de nombreuses familles et ce n’est guère étonnant. Le Kerala est probablement l’État indien le plus adapté à un voyage avec enfants.

 

Notre itinéraire au Kerala sur une carte

Nous avons traversé le Kerala du sud au nord, de Trivandrum à Kannur, et nous ne nous sommes écartés qu’une seule fois de la côte pour nous rendre à Munnar :

 

Détail des six étapes de notre circuit de deux semaines dans le Kerala

Trivandrum : temple, ambiance zen et plages (2 jours)

Temple Sree Padmanabhaswamy à Trivandrum

Nous avons posé le pied en Inde à l’aéroport de Trivandrum (alias Thiruvananthapuram). Cette ville s’est avérée zen et aérée, de quoi prendre nos marques en douceur. Elle ne présente aucun monument « incontournable », comme on dit, mais il est possible d’y passer un ou deux jours bien remplis, entre visites et couchers de soleil sur les plages de Kovalam ou Shankumugham.

➤ Lire l’article : Trivandrum, tout au sud de l’Inde

Munroe Island, les backwaters très loin de la civilisation (3 jours)

Backwaters de Munroe Island, Kerala, Inde

Attention, énorme coup de cœur ! Nous nous sommes retrouvés sans y prendre garde sur une presqu’île appelée Munroe Island, près de Kollam, et… le temps s’est suspendu. Imaginez une vie douce et simple sous les cocotiers, avec une poignée d’habitants enjoués et accueillants, des repas 100% naturels préparés par la gérante et servis avec un sourire géant, des balades à vélo et, surtout, un lever de soleil mémorable lors d’un tour en pirogue sur les backwaters.

➤ Lire l’article : La sérénité des backwaters du Kerala

Alleppey, la grande ville des backwaters (2 jours)

Canal d'Alleppey, Backwaters du Kerala, Inde du sud

Nous sommes toujours dans les backwaters, mais l’ambiance change du tout au tout. La ville d’Alleppey est l’étape choisie par la majorité des voyageurs pour partir à la découverte des lagunes et canaux. La ville est grouillante et les sollicitations des rabatteurs fatigantes. Mais, si jamais à ce moment-là de votre voyage, vous êtes déjà tombés amoureux de l’Inde, vous apprécierez l’animation joyeuse de sa plage. Une autre plage appelée Marari, à quelques kilomètres, est belle, peu fréquentée et plus propice à la baignade.

➤ Lire l’article : inclus dans l’article précédent

Munnar et la région des plantations de thé (3 jours)

Lever de soleil et brume à Munnar, Kerala, Inde du sud

Voici l’étape que nous attendions avec le plus d’impatience et elle ne nous a pas déçus ! Nous avons adoré nous balader dans les plantations de thé, y croiser des vaches broutant les précieuses feuilles et y contempler les premiers rayons du soleil à travers la brume. Attention, pull chaud obligatoire, parapluie conseillé !

➤ Lire l’article : Munnar, au cœur des plantations de thé du Kerala

Cochin, son fort, ses filets de pêche et ses touristes (4 jours)

Filets de pêche chinois à Fort Cochin, Kerala, Inde

Cochin n’a pas été un coup de foudre, mais elle a constitué une étape agréable, confortable même, au milieu de notre séjour. L’activité principale consiste à flâner dans le vieux centre à l’architecture coloniale et, éventuellement, à s’empiffrer dans ses excellents restaurants. Les célèbres filets de pêche chinois sont photogéniques au coucher du soleil, mais il faudra composer avec la foule et les vendeurs de souvenirs. Cela dit, Cochin est une bonne entrée en matière s’il s’agit de votre ville d’arrivée en Inde du Sud.

➤ Lire l’article : Le fort de Cochin et Kannur

Kannur, les plages sauvages au nord du Kerala (2 jours)

Plage de Kizhunna, Kannur, Kerala

Juste avant de glisser dans l’État du Karnataka, nous avons réalisé une dernière étape près de Kannur et plus précisément dans le village de Thottada. Ambiance tranquille garantie avec des plages immenses, étonnamment propres (pour l’Inde) et méconnues. Eh oui, ça existe encore dans ce pays et c’est bien appréciable ! Enfin, cette région nord du Kerala est célèbre pour ses cérémonies de Theyyam, mystiques au possible.

➤ Lire l’article : inclus dans l’article précédent

 

Notre top 3 au Kerala

Après une courte concertation entre nous deux, les nominés sont (tadam tadam tam) :

  • prendre le temps de ne rien faire sous les cocotiers de Munroe Island
  • vivre un lever du soleil dans les plantations de thé de Munnar
  • se réveiller et courir se jeter dans les chaudes vagues près de Kannur

 

Quel circuit pour un voyage au Kerala ?

À refaire, nous ne changerions rien à nos étapes. Nous avons trouvé notre circuit varié et les déplacements fluides et sans anicroches. Il faut savoir que nous sommes d’humeur assez tortue-esque en voyage, donc vous pouvez parvenir à condenser notre itinéraire en douze jours, voire dix si vous êtes vraiment des lièvres. Mais lorsque la nature est si belle et apaisante, c’est dommage de vouloir courir !

L’autre solution, si vous avez moins de douze jours, est d’éliminer Trivandrum au sud et Kannur au nord afin de vous concentrer sur les étapes au centre du Kerala. Le circuit minimal classique est Cochin – Munnar – Alleppey, que nous conseillons d’adapter en remplaçant Alleppey par Munroe Island. L’itinéraire est alors facilement réalisable sous forme de boucle, avec l’aéroport de Cochin comme point d’arrivée et de retour.

Si la foule touristique ne vous effraie pas, vous pouvez insérer une étape à Varkala, célèbre pour sa plage surplombée d’une falaise.

Enfin, pour ceux qui souhaitent prolonger leur séjour en Inde, il est facile depuis Kannur de poursuivre en direction de Mysore, Hampi, Goa ou Mumbai.

 

Comment profiter au mieux des backwaters du Kerala ?

Toutes les agences de voyage présentent la croisière en houseboat comme le point culminant d’un séjour dans le Kerala.

Promenade sur les backwaters d'Alleppey, Kerala, Inde

Notre avis : réfléchissez-y à deux fois. Non seulement ces bateaux sont éhontément chers, mais ils sont aussi trop nombreux, ce qui engendre embouteillages sur les canaux et pollution à grande échelle.

Voici trois options alternatives :

  • Depuis Alleppey, optez pour un tour sur une barque colorée. Ce choix tout simple vous fera passer un bon moment. Il suffit de vous promener au bord du canal principal d’Alleppey et de négocier directement avec le batelier. C’est ce que Mi-fugue avait testé en 2010. Les prix sont raisonnables, même en privatisant l’embarcation.
  • Depuis Alleppey toujours, empruntez les ferries publics. Nous nous sommes amusés à nous asseoir dans le premier qui partait, seuls touristes au milieu des locaux qui montent sur ces bateaux comme ils emprunteraient le bus. Les paysages sont magnifiques, le prix est imbattable et l’impact environnemental minimal.
  • Sinon, oubliez Alleppey et trouvez un petit coin méconnu pour dormir au milieu des backwaters. L’île de Munroe Island, par exemple, est notre méga coup de cœur au Kerala (vous allez commencer à le savoir !). Nous n’étions, à vue de nez, qu’une dizaine de touristes sur toute l’île. Nous n’avons pas logé au bord de l’eau mais à cinq minutes à pied, avec des vélos pour explorer les environs, longer les rives et traverser les ponts. Enfin, les habitants du coin proposent des tours en pirogue, seuls au monde. Il y a certainement d’autres pépites de ce type à découvrir au Kerala.

➤ Lire notre article : La sérénité des backwaters du Kerala
➤ Notre hébergement à Munroe Island : Munroe Coconut Homestay (~14€ la chambre double)i

 

Où admirer les plantations de thé du Kerala ?

Autre choix qui nous a demandé beaucoup de réflexion : quel est le meilleur coin pour découvrir les plantations de thé d’Inde du Sud ? Mi-fugue conservait un bon souvenir de Munnar huit ans plus tôt, mais craignait que la popularité de cette « hill station » n’ait depuis gâché les lieux.

Nous avons envisagé d’autres options, comme Kumily au Kerala ou Ooty au Tamil Nadu… Finalement nous en sommes revenus à Munnar et l’avons trouvée toujours à la hauteur de sa réputation !

Plantations de thé de Munnar, Kerala, Inde

Soyons clairs, la ville n’est pas belle pour un sou, c’est l’Inde un peu « cracra » et les hébergements du centre sont dans l’ensemble chers et mauvais. Coup de bol, nous sommes tombés sur l’un des rares hôtels de la ville qui ne se moquent pas de leurs clients. Sinon, si vous êtes motorisés, de belles options existent au cœur de la nature dans les collines environnantes.

Car ce n’est pas la ville de Munnar qui a fait la réputation de la région mais bien les spectaculaires paysages qui l’entourent. Nous avons apprécié pouvoir nous échapper pour une promenade dans les plantations sans forcément passer par une excursion. En voyageant ainsi, en totale indépendance, nous n’avons croisé aucun des voyageurs avec chauffeur ou minibus… les plantations sont si nombreuses et étalées qu’ils crapahutaient probablement ailleurs !

➤ Lire notre article : Munnar, au cœur des plantations de thé du Kerala

 

Où se trouvent les meilleures plages du Kerala ?

Un conseil : ne venez pas au Kerala en pensant profiter de la première plage qui se présente pour peaufiner votre bronzage des journées entières. L’idée de s’étaler sur une serviette en plein soleil est un concept totalement farfelu pour les Indiens et rien n’est fait pour faciliter cela. La plage est avant tout un lieu vivant où les habitants viennent apprécier le coucher du soleil malgré les quelques déchets plastiques, les poissons morts et les chiens errants.

Cela dit, nous avons débusqué de jolies plages bordées de cocotiers, presque désertes et presque propres, dans les environs de Kannur. La Marari Beach près d’Alleppey est un peu moins calme, mais plutôt appréciable elle aussi.

Deux conseils pour finir : Premièrement, évitez de vous promener en maillot de bain si des Indiens sont dans les parages, cela risque de les choquer. Gardez cela pour l’État de Goa (et encore !). Deuxièmement, faites très attention aux courants marins, ne vous éloignez pas du rivage. Les Indiens, eux, se baignent tout habillés et restent s’amuser là où les vagues s’échouent.

 

La nourriture du Kerala

Elle a failli faire partie de notre top 3 ! Nous aurions peut-être dû écrire un top 4, mais c’est la porte ouverte à un top 10, un top 50 ou un top 1000.

Nous trouvions déjà la nourriture indienne excellente, et en particulier celle d’Inde du Sud, mais le Kerala porte cela au niveau supérieur. Notre conseil : plutôt que de tenter de la découvrir uniquement à travers ses restaurants, choisissez des hébergements qui vous concocteront pour dîner la vraie cuisine locale, celle qui n’utilise que des produits frais, avec moult fruits exotiques et beaucoup de noix de coco. Et comme la médecine ayurvédique passe avant tout par l’alimentation, vous repartirez du Kerala avec une pêche d’enfer !

Si vous êtes prêts à vous convertir au petit déjeuner salé, vous découvrirez un nouveau type de crêpe chaque jour. Précisez juste que vous n’aimez pas trop le piment !

Dessin : petit déjeuner épicé en Inde

Les jus de fruits sont également redoutables. Mais notre péché mignon est la dosa, une crêpe toute simple, bien grasse, croustillante et teeeeeellement bonne. Pas sûrs que ce soit très ayurvédique tout ça ! Il semblerait que les Indiens s’en régalent au petit-déjeuner ou au dîner, mais pas le midi, la production s’arrête.

Dosa indienne

Semblables aux dosas mais plus épais et moelleux, les uttapams sont à goûter également. Notre version préférée est celles aux tomates et oignons.

Uttapam tomates oignons

Enfin, un grand classique de la cuisine d’Inde est le thali, sorte de plateau garni à déguster avec la main (droite) bien sûr, et encore plus appétissant lorsqu’il est servi sur une feuille de bananier. Le thali du Kerala est certainement le plus sain de tout le pays. Les sauces du nord sont ici remplacées par des tas de petits condiments frais et savoureux.

Thali d'Inde du sud sur feuille de bananier

L’Inde est un paradis pour les végétariens et le Kerala n’y échappe pas. Même si les Keralais de la côte cuisinent beaucoup de poisson, ils sauront vous préparer des tas de plats savoureux. D’ailleurs, si vous n’êtes pas végétariens mais que vous craignez d’être malade, s’en tenir aux plats végétariens est une bonne idée dans le pays.

Ne laissez pas pour autant la crainte de la maladie gâcher votre voyage. En dix-sept jours sur place, nous avons mangé tout ce qui nous faisait plaisir sans aucun souci à signaler. Évitez juste les glaçons et l’eau du robinet (beaucoup de Keralais ne la boivent pas eux-mêmes). Nous avons fini par découvrir que l’eau en carafe posée d’office sur la table dans les restaurants était filtrée par des appareils antibactériens.

 

Les types de logements au Kerala

Les hébergements du Kerala offrent l’un des meilleurs rapports qualité/prix d’Inde. Les tarifs ne sont pas aussi bas qu’en Asie du Sud-Est par exemple, mais ils restent très raisonnables. Pour 20-25€ la chambre double, vous trouverez sans mal des maisons d’hôtes gérées sérieusement, propres, à l’accueil souriant et avec le petit-déjeuner compris. Naturellement, ne vous attendez pas à du luxe, mais le confort est d’un niveau très correct. D’ailleurs, nous avons apprécié que la majorité des logements du Kerala soient des guesthouses, car autrement, l’hôtel indien traditionnel est un grand établissement impersonnel et désorganisé au possible. À moins d’y mettre le prix du luxe, bien évidemment.

Faut-il réserver vos hébergements ? Oui, si vous visez la haute saison touristique, qui s’étend de mi-décembre à mi-janvier au Kerala. En dehors de cette période, il n’est pas indispensable de réserver. C’est juste préférable pour dégoter les meilleurs plans ou pour voyager en petit groupe. De notre côté, fin novembre, nous nous en sommes sortis en réservant trois semaines avant le départ. Selon les étapes, il restait du choix, parfois moins, mais nous n’aurions pas été à la rue.

Oh, au fait ! L’Inde étant le pays le plus étrange du monde, ici le mot « hotel » signifie restaurant. C’est un coup à réserver une table au lieu d’une chambre ! Dans la rue, ne demandez pas aux passants le chemin d’un hôtel, mais d’une « room ».

 

Quels transports pour un voyage au Kerala ?

Beaucoup de voyageurs en Inde se disent que le pays est déjà bien trop complexe et choisissent de réaliser leur circuit en louant les services d’un chauffeur. À notre sens, cela représente une grosse dépense inutile, que vous pourriez réinvestir dans le logement par exemple. Le gain en termes de « liberté » est minime à notre avis, et puis vous limiteriez les échanges avec les locaux (hormis le chauffeur, évidemment). Car en Inde plus qu’ailleurs, les discussions avec les voisins de sièges font partie intégrante du voyage et créent les meilleurs souvenirs.

Les transports locaux du Kerala sont certes un peu vétustes, mais efficaces. Nous avons emprunté les trains et bus entre les grosses étapes, et les tuk-tuks (appelés rickshaws en Inde) à l’intérieur des villes. Le problème principal des trains indiens concerne la réservation. Il vaut mieux s’y prendre tôt, or ce n’est pas évident lors d’un court séjour. Les bus n’ont pas ce problème et il est toujours possible d’en trouver un au dernier moment. Chose assez rare en Inde pour être soulignée, la plupart des gares du Kerala sont équipées de stations de rickshaws prépayés, qui évitent les arnaques ou les fastidieuses négociations.

Au pire, si vous n’êtes qu’à moitié convaincus, il est partout possible de trouver un taxi disponible le jour-même pour se rendre à la ville suivante ou pour vadrouiller, sans s’engager auprès d’un chauffeur pour l’intégralité du séjour.

 

Comment communiquer avec les locaux ?

Eh non, les Keralais ne parlent ni l’indien (ça n’existe pas), ni l’hindou (c’est une religion), ni l’hindi (peu pratiqué en Inde du sud), mais le… malayalam. Une langue chantante qui, paraît-il, est l’une des plus compliquées au monde, au point que les services secrets indiens s’en servaient pour communiquer ! Mais rassurez-vous, la majorité des Keralais que vous croiserez maîtrisent bien l’anglais. De plus, ils sont très patients, doux et accueillants. Ils ne vous laisseront jamais tomber s’ils sentent que vous avez besoin d’une information.

Si cela peut vous rassurer, nous conseillons à tout le monde le petit guide G’Palémoi, qui traduit en images les mots les plus utiles en voyage.

Jeunes Indiens enjoués dans un train

 

Les inconvénients du Kerala à avoir en tête

Nous sommes tellement fans du Kerala que nous oublions peut-être de vous parler de ses défauts. La région est particulièrement calme, facile et propre pour l’Inde. Nous avons bien dit pour l’Inde. La plupart des inconvénients du pays sont donc bien présents, en version atténuée. Tout n’est pas toujours bien organisé, les villes, villages et plages sont plus ou moins sales, les rabatteurs rabattent, les chauffeurs de rickshaw arnaquent… Mais rien d’insupportable ou qui puisse ternir le voyage, contrairement à d’autres coins d’Inde, essentiellement au nord, rudes pour les nerfs !

Pour vous préparer au pire (et rire un coup), vous pouvez lire cet article reprenant nos anecdotes de voyage en Inde.

 

Quand partir au Kerala ?

Il y a deux périodes à éviter. Celle des moussons de juin à octobre et celle des chaleurs insupportables en avril et mai. Restent donc les mois de novembre à mars.

De notre côté, en visitant le Kerala fin novembre, juste avant le début de la haute saison touristique, nous avons été gâtés par une météo idyllique. Seulement quelques pluies les trois premiers jours et jamais trop chaud.

Si vous vous posez la question de la pertinence de venir au Kerala après une mousson difficile, sachez que nous y sommes passés juste trois mois après les pires inondations depuis bien longtemps et que cela ne se remarquait tout simplement pas. Les Keralais avaient rapidement tout nettoyé, déblayé, réparé, et attendaient les touristes de pied ferme.

Enfin, si vous voyagez au Kerala autour des fêtes de fin d’année, sachez que cet État est l’un des plus chrétiens d’Inde. Vous tomberez certainement sous le charme de leurs décorations, des étoiles de papier suspendues un peu partout.

Etoiles de Noël dans le Tamil Nadu, Inde

 

Sécurité au Kerala

L’Inde est globalement un pays sûr. Oubliez les faits divers que vous avez pu entendre, ils sont répartis sur une population d’1,4 milliards d’individus donc très rares. Et l’État du Kerala est probablement encore plus sûr que tous les autres. Allez-y sans crainte, y compris avec des enfants.

La conduite sur la route peut parfois faire un peu frémir, mais nous n’avons été témoins d’aucun accident. Il faut croire que les Indiens ont de bons réflexes.

Pour la santé, soyez à jour de vos vaccins et consultez votre médecin pour compléter. Il est aussi vivement conseillé de partir couvert par une assurance voyage en cas de pépin (hospitalisation, rapatriement). Nous utilisons ACS Assurancesi, l’une des moins chères du marché. Bonne nouvelle : malgré les étendues d’eau des backwaters, le paludisme n’est pas présent au Kerala.

 

Choisir le Kerala ou le Tamil Nadu ?

Vous vous demandez peut-être lequel de ces États privilégier pour un voyage en Inde du Sud. Réponse de Normands : les deux sont de bons choix ! Cela dit, nous devons avouer que nous avons une préférence pour le Kerala. La nature y est plus belle et mieux préservée, les logements chez l’habitant sont sympathiques et l’ambiance générale est plus zen. Une entrée en matière vraiment très douce pour un premier voyage en Inde.

Le Tamil Nadu gagne sur le plan du patrimoine et de l’aventure. La culture tamoule est complexe, indéchiffrable, et offre plus de surprises à tous les coins de rue. Le voyage sera un peu « roots », peut-être plus adapté aux sacs à dos qu’aux valises à roulettes. Pondichéry est une ville à part. Elle ne fait d’ailleurs pas officiellement partie du Tamil Nadu.

George Town à Chennai, Tamil Nadu, Inde

Chennai, capitale du Tamil Nadu

Nous ajoutons une troisième piste de réflexion : l’État du Karnataka qui, techniquement, se situe lui aussi en Inde du Sud. Entre le palais féérique de Mysore et les sites historiques d’Hampi, Badami et Bijapur, il a beaucoup à offrir. Mais attention, pour ces deux dernières étapes, vous débarquez dans l’Inde fatigante, déconseillée aux débutants !

Plus bas sur cette page, vous retrouverez des liens vers nos articles sur le Karnataka et le Tamil Nadu.

 

Vous avez d’autres questions ? N’hésitez pas à laisser un commentaire pour nous aider à compléter l’article.