De juillet à août 2019, nous avons voyagé un peu plus d’un mois en Albanie.
Notre avis sur l’Albanie
L’Albanie est un pays que nous avons adoré visiter, en grande partie grâce à l’accueil chaleureux des Albanais, mais pas seulement ! Nous avons découvert une culture fièrement préservée, une variété de paysages captivante et de nombreux coins tranquilles, y compris au mois de juillet. Seule la côte adriatique sature de touristes l’été. Notre conseil, si vous venez à cette saison, serait alors de s’éloigner de la mer et de privilégier les villages et les montagnes dans le reste du pays, où se concentre à notre avis tout le charme de l’Albanie.
Les plus
- Un pays très simple à sillonner, sans embrouilles ni complexité
- Des habitants gentils, spontanés et qui cherchent le contact
- Un relief vallonné, offrant de superbes paysages dotés de villages pittoresques
Les moins
- Le climat torride en juillet-août, sauf en montagne
- La côte très fréquentée l’été et de plus en plus bétonnée
Notre itinéraire de voyage en Albanie
Nous avons réalisé un circuit en forme de 8, avec une première boucle dans le sud puis une seconde au nord. Si vous disposez de temps, il s’agit probablement du type d’itinéraire que vous vous retrouverez à prévoir. Même si le pays n’est pas plus grand que la Bretagne, comptez au minimum 2 semaines ½ pour le reproduire.
Avec moins de jours disponibles pour visiter l’Albanie, il vous faudra faire des choix, qui seront d’autant plus difficiles que chaque coin du pays possède ses propres attraits. C’est là qu’il devient intéressant de détailler nos étapes ! Voici chacune d’elles en trois mots, assorties de liens vers leurs articles dédiés si vous souhaitez en apprendre plus. Le nombre de jours que nous indiquons correspond à notre façon de voyager, assez lente, n’hésitez donc pas à en faire sauter par-ci, par-là.
– La petite ville de Berat : 2 jours
Nous avons choisi pour première étape la ville de Berat, réputée la plus jolie d’Albanie et nous pouvions difficilement rêver mieux pour commencer notre voyage ! D’adorables vieux quartiers, des maisons de pierre typiques, une vieille forteresse et des vues panoramiques, que demander de plus ?
– Le parc national de Llogara : 2 jours
En chemin vers le sud, nous avons fait halte à l’ombre des grands pins des montagnes de Llogara. Une rafraîchissante idée. Nous avons tout autant apprécié les panoramas de notre randonnée sur les sommets que l’ambiance tranquille de notre auberge dans la forêt.
– La Riviera albanaise : 2 jours
La Riviera est le surnom de la portion de côte albanaise qui se situe entre Dhërmi et Saranda. Refroidis par des échos négatifs, nous avons bien failli ne pas y tremper le moindre doigt de pied. Finalement, nous nous sommes arrêtés dans la petite ville d’Himarë et avons découvert… une région au littoral éblouissant et aux collines vertes plongeant dans le turquoise des vagues, ce qui explique son succès fulgurant. Amateurs de tranquillité, passez votre chemin en haute saison, lorsque les plages sont bondées et que la moindre crique craque. Pour les autres, nous avons une belle randonnée à vous conseiller.
➤ Lire l’article sur Himarë et la côte albanaise
– La vieille ville de Gjirokastër : 3 jours
Même si Gjirokastër est touristique, rien à voir avec la Riviera. On y respire à nouveau ! Voici un adorable village de pierres accroché sur le flanc d’une colline qui présente des similitudes avec Berat : des maisons traditionnelles, un château, des rues pavées, des fleurs omniprésentes, de bons restaurants… et une douce atmosphère !
➤ Lire l’article sur Gjirokastër
– Përmet et le pont de Bënjë : 2 jours
Nous nous sommes ensuite égarés du circuit touristique « classique » en nous enfonçant vers l’est pour atteindre la petite Përmet, beaucoup moins coquette que la précédente. Le genre d’étape dont l’attrait ne saute pas aux yeux, mais qui permet de ralentir, d’observer la vie locale et de se rapprocher des habitants, qui nous ont d’ailleurs réservé un accueil mémorable. À 15km de là se trouve tout de même le joli pont ottoman de Bënjë, ses sources chaudes et son canyon.
– La ville de Korçë : 4 jours
Korçë nous attirait : une ville moderne, appréciée des Albanais, vivante et fraîche en été, affublée de la brasserie la plus célèbre du pays. L’étape n’est pas désagréable, mais finalement le charme n’a pas agi autant qu’escompté.
– Pogradec et son lac : 2 jours
À l’inverse, nous n’étions pas bien sûrs de l’intérêt de visiter Pogradec et elle nous a regonflé le cœur ! Posée au bord d’un vaste lac, la petite ville au charme un peu désuet attire en été des touristes principalement locaux. L’ambiance est bon enfant et un parfum de fête foraine sans prétention flotte sur la rive chaque soir.
– La capitale Tirana : 7 jours
Bouleversement radical en arrivant à Tirana. Voici une capitale moderne, qui grouille de lieux à visiter et d’endroits où sortir. Impossible de s’y ennuyer entre ses musées historiques passionnants, ses terrasses de restaurants ou cafés, ses concerts en plein air et les promenades sur la montagne la plus proche. D’autant qu’il s’agit probablement de l’une des seules capitales européennes que les habitants ne désertent pas l’été.
– Shkodër : 4 jours
Au nord de Tirana, Shkodër est généralement le point de départ pour une virée dans les Alpes albanaises. Mais pas seulement. Nous avons choisi de prendre le temps de découvrir la ville ainsi que ses environs : une marche jusqu’au château et surtout une apaisante balade à vélo au bord du lac de Shkodër, quasiment jusqu’à la frontière du Monténégro.
– Les Alpes albanaises : 3 jours
Et voici le point d’orgue de notre voyage en Albanie : la haute montagne au nord du pays. Nous avons réalisé une superbe boucle sur trois jours qui commence par une traversée en bateau du lac de Koman et de ses paysages hypnotisants avant de poursuivre avec la célèbre randonnée d’une journée entre Valbona et Theth, deux petits villages reculés. Sérieusement, ce recoin d’Albanie compte parmi les plus belles montagnes d’Europe !
➤ Lire l’article sur Koman, Valbona et Theth
– Durrës : 2 jours
Après une petite ellipse de trois semaines à Ohrid en Macédoine du Nord, nous sommes repassés en Albanie et plus exactement dans la ville portuaire de Durrës. Au premier coup d’œil, elle n’est pas des plus séduisantes, avec ses tours alignées le long de la mer et son port commercial, mais nous retenons tout de même quelques ruines romaines, la fête foraine sur le quai et la mosquée entourée de palmiers sur la place centrale.
➤ Pas d’article pour Durrës, mais voici un aperçu en photos :
La nourriture albanaise
Abordons maintenant le point le plus important en voyage… ou presque ! Nous avons trouvé la cuisine albanaise à la fois simple et délectable. Les produits frais prennent une grande importance, souvent grillés ou farcis, scintillant sous d’épais filets d’huile d’olive. Le tout agrémenté de fruits confits, de bière locale et surtout de raki, le nom de l’eau-de-vie que chaque habitant ou presque distille chez lui. Pour ne rien gâcher, les prix au restaurant sont bas et il n’est pas rare de se régaler pour 5€ par personne.
Pour les végétariens, aucun souci. Les restaurateurs n’étaient jamais étonnés que nous le soyons et les plats sans viande ni poisson sont souvent déjà signalés sur la carte. Certaines tables n’en proposent pas, dans ce cas nous nous rabattions sur un assortiment d’entrées et d’accompagnements. Parmi nos préférés : le tarator (soupe de concombre froide), l’imam bayildi (« l’imam s’est évanoui », un plat à base d’aubergine fondante), les byreks (feuilletés fourrés de nombreuses façons différentes) et… les frites (toujours faites maison et systématiquement délicieuses) !
Les transports en Albanie
Nous avons arpenté l’Albanie presque intégralement en transports publics, c’est-à-dire en bus ou minibus (appelés fourgon), et nous avons trouvé que c’était un jeu d’enfant, en plus d’être bon marché. Ils sont rarement réservables, il suffit de se rendre à la station de bus pour trouver une place sur le prochain départ.
À Tirana, il existait jusque récemment plusieurs terminaux selon que vous vous rendiez vers le nord ou vers le sud, ce n’est plus le cas. Tous les bus et fourgons vers des destinations nationales partent désormais depuis le Regional Bus Terminal. Il est situé ici et bien desservi par les bus publics depuis le centre. Une fois sur place, utilisez le système GPS (Guidage Par Signes) : dirigez-vous vers le premier fourgon venu et indiquez au conducteur votre destination, il pointera une vague direction. Recommencez trois ou quatre fois jusqu’à atteindre le bon véhicule.
Entre les villes moins desservies, il n’y a parfois qu’un ou deux départs par jour. Nul besoin de stresser pour autant. Renseignez-vous la veille auprès des locaux pour obtenir des informations fraîches (lieu de passage et horaires). Même s’ils n’ont pas l’info, ils connaissent généralement le numéro du terminal de bus et l’appelleront pour vous.
Un hic à noter : certains minibus ne sont pas climatisés et se transforment en cocottes-minutes l’été, avec les fenêtres qui ne s’ouvrent pas. Si vous craignez de bouillir, privilégiez un départ très matinal.
La seule région où il est moins évident de voyager en bus est la Riviera albanaise. Déjà parce que les bus restent sur la route principale et ne font pas de détours pour s’approcher des plages et stations balnéaires, mais aussi parce qu’ils sont rapidement pleins en haute saison. Rassurez-vous, il existe des solutions alternatives et en numéro un l’autostop. Les Albanais comme les touristes de passage s’arrêtent facilement devant les pouces levés.
Les taxis du pays sont plutôt chers. Ne comptez pas trop sur ce moyen de transport, à part sur de courtes distances en ville.
Nous n’avons pas d’avis sur la location de voiture, si ce n’est que nous n’avons pas eu l’impression de rater quoi que ce soit en nous en passant.
Enfin, pour venir et repartir d’Albanie, nous avons volontairement évité l’avion et navigué en ferry, grâce aux liaisons avec l’Italie (aller depuis Bari, retour vers Ancône). Les prix sont très corrects (~39€ sans cabine privée, plus d’infos sur Directferries.comi) et la traversée de 11h passe vite. Si vous avez une voiture, elle peut vous accompagner sur le ferry elle aussi.
Les hébergements en Albanie
Nous avons principalement logé en chambres d’hôtes. Elles sont nombreuses en Albanie et soigneusement gérées, un vrai plaisir au jour le jour. L’accueil est aux petits oignons et un copieux petit déjeuner est systématiquement inclus. Pour repérer et réserver ces guesthouses, nous avons utilisé la plateforme Booking.comi.
Toutefois, dans les villes balnéaires et la capitale, nous nous sommes aperçus que les meilleures options pouvaient être des appartements entiers. Nous en avons loué par exemple à Tirana et Pogradec. Certains sont sur Booking, mais la plupart s’inscrivent plutôt sur Airbnb.
Réservation ou pas réservation ? Pour notre part, inquiets par la haute fréquentation du mois de juillet, nous avons choisi nos logements quelques semaines à l’avance. Mais en réalité, comme le pays a globalement plus de chambres que de touristes, il reste du choix même à la dernière minute. Ceci à deux exceptions notables : la Riviera et les Alpes albanaises, prises d’assaut en haute saison. Vous préférerez peut-être sécuriser ces étapes-là.
Voici nos trois adresses préférées lors de notre circuit en Albanie :
- à Gjirokastër : la Friend’s Guesthouse & Hostel pour l’accueil ultra attentionné et la vue depuis la terrasse (~23€ la chambre double avec petit déjeuner). Réserver sur Bookingi.
- à Tirana : un bel appartement, grand, moderne et bien équipé (~28€ la nuit). Réserver sur Airbnbi.
- à Theth : l’auberge familiale Molla Guest House en pleine nature, entourée de montagnes, simple et rustique, aux repas délicieux (~30€ la chambre double avec petit déjeuner). Réserver sur Bookingi.
Les rencontres avec les Albanais
C’est confirmé, l’accueil des Albanais est à la hauteur de sa réputation ! Le pays est longtemps resté isolé de l’extérieur par une dictature stricte et n’a ouvert ses portes que récemment aux touristes. Cela explique certainement la curiosité des habitants à notre égard, qui cherchent le contact, renseignent, questionnent, blaguent, pointent du doigt les monuments… Une présence agréable tout au long de notre voyage.
Nous aimons bien le style des vieilles générations, habillées voire endimanchées toute la semaine. Celles-ci parlent généralement bien l’italien mais sèchent sur les autres langues. Les tranches d’âge jeunes parlent davantage l’anglais, y compris les adolescents et les enfants qui impressionnent par leur vocabulaire et leur accent. Il n’est pas rare que des adultes demandent à leur progéniture de jouer les interprètes.
En complément des langues de Shakespeare et de Dante, nous nous sommes forcés à apprendre quelques mots d’albanais et ils furent vivement appréciés. Plus encore que dans d’autres pays, les habitants semblaient touchés de nous entendre bredouiller leur langue.
Enfin, accueil albanais rime avec générosité : vous serez probablement invités à grignoter un en-cas sucré et à vider quelques shots de raki maison. Préparez vos gosiers !
La sécurité en Albanie
Rien à craindre à ce niveau, le pays est l’un des plus sûrs d’Europe, du plus petit village jusqu’à la capitale. En revanche, la conduite est un peu plus sportive qu’ailleurs sur le continent et vous aurez peut-être parfois envie de fermer les yeux. Conseil : évitez si c’est vous qui tenez le volant.
L’un des risques, si vous randonnez dans l’arrière-pays, pourrait être la présence de chiens. Ils ne sont pas sauvages, pire, ils sont chiens de berger. C’est-à-dire qu’ils peuvent devenir agressifs s’ils se mettent en tête que vous présentez une menace pour le troupeau et si leur maître n’est pas à proximité pour les calmer. Rien à craindre dans les coins touristiques ni sur les randonnées les plus courues comme celle entre Valbona et Theth, ce sont vraiment les sentiers reculés qui peuvent présenter ce problème.
Enfin, parce que l’on n’est jamais à l’abri d’un pépin, il est intéressant de souscrire une assurance voyage. De notre côté, pour tous nos voyages hors Union Européenne nous utilisons ACS Assurancesi, qui est sérieuse tout en étant l’une des moins chères du marché.
La meilleure saison pour visiter l’Albanie
Vous l’aurez compris, la température du mois de juillet nous a malmenés et, à refaire, nous ne viendrions pas l’été. Elle a parfois frôlé les 40°C et comme le soleil se lève particulièrement tôt, cela peut devenir difficile dès 8h du matin. Pour trouver un peu de fraîcheur, n’hésitez pas à intégrer Llogara, Korçë, Pogradec ou les Alpes albanaises à votre circuit.
Les intersaisons doivent être bien plus agréables. Au passage, vous pourrez découvrir la Riviera albanaise sans la foule et ses plages alors libérées des parasols payants.
Mais rassurez-vous, il n’y a pas que des inconvénients à visiter l’Albanie l’été. Plus qu’à tout autre moment de l’année, les Albanais sortent, profitent des innombrables terrasses, se promènent tard le soir une glace à la main, assistent à des concerts… Bref, ça sent les vacances !
Nos trucs et astuces pour voyager en Albanie
– Les Albanais hochent la tête à l’inverse de nous pour le oui ou le non. C’est… déstabilisant.
– La meilleure banque pour retirer de l’argent est BKT (enseigne rouge). Elle possède des agences dans chaque ville et ne prend pas de frais, tandis que les autres banques peuvent demander jusqu’à 700 leks par retrait.
– N’écoutez pas les locaux si vous leur annoncez vos plans de rando et qu’ils s’écrient « Oh là là, c’est beaucoup trop pour être fait à pied ». Marcher par plaisir n’a pas l’air d’être dans les habitudes.
– Et puis révisez bien votre musique américaine des années 90, les Albanais n’écoutent que cela dans les bars et restaurants !
Quelques anecdotes
– Les papis Albanais sont de grands fans de dominos, échecs ou backgammon, dont ils claquent les pièces le plus fort possible sur les terrasses ou les bancs des jardins publics. Vous les repérerez facilement, d’autres papis spectateurs s’attroupent autour des joueurs.
– En soirée, les rues principales des villes s’emplissent : c’est le xhiro, comme la passeggiata en Italie. Toutes les générations s’y retrouvent pour prendre l’air, défiler, saluer leurs connaissances, en famille ou entre amis.
– Au restaurant, vous assisterez toujours au même rituel de l’installation de la nappe en papier, que le serveur prendra soin d’accrocher avec de grosses pinces. Une information totalement inutile donc indispensable.
– Les villes albanaises sont ultra douées pour installer partout deux éléments : des bancs et des fleurs.
– Mention spéciale également, dans les chambres d’hôtes, aux paires de tongs mises à disposition dans la salle de bain. Vous les préférez rose fluo ou en forme de nounours ?
– Pratiquement tous les Albanais avec qui nous avons discuté avaient des enfants, frères, sœurs ou cousins partis faire leur vie à l’étranger, et notamment en France. Il y aurait d’ailleurs plus d’Albanais hors d’Albanie que dans le pays.
L’Albanie pour les nomades
Si vous souhaitez rester connectés, cela se fera sans problème. Nous avons trouvé le wifi bon partout sauf à Theth et Valbona, isolés dans la montagne. En complément, nous avons adopté une carte SIM de l’opérateur Vodafone (800 leks la carte puis 500 leks les 3Go).
Si vous comptez rester un moment dans une ville, nous vous recommandons sans hésiter Tirana, à la fois moderne, dynamique et très zen pour une capitale. Notre semaine sur place a filé à toute vitesse et nous nous serions bien vus rester un mois ou deux de plus.
Quel guide papier sur l’Albanie ?
Les guides sont rares. Ayant séjourné en Italie juste avant, nous avons dégoté la toute première édition du Lonely Planet Albanie, disponible en italien uniquement. Cela signifie probablement qu’une traduction française suivra bientôt. Le Guide du Routard n’a pas écrit non plus sur le pays. Reste la collection Petit Futé… pas aussi futée qu’elle le prétend.
Nos articles sur les pays voisins
Si vous prévoyez un tour d’Europe centrale, vous pouvez jeter un coup d’œil à nos articles sur la Macédoine du Nord, la Grèce, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie.