Bilan 2019 : déjà quatre ans de nomadisme !

Hé oui, voici déjà notre quatrième bilan de vie nomade ! Un rendez-vous qui nous permet de prendre du recul, de la hauteur intellectuelle, méditer sur le sens profond de la vie et… ha ha, vous y avez cru ? Désolés, nous allons juste raconter notre vie et laisser aux plus courageux le difficile exercice d’en tirer des conclusions.

Sieste du pêcheur

Ce que nous pouvons vous dire, c’est que notre millésime 2019 fut doux, lent et ensoleillé. Nous avions annoncé un début d’année à thème méditerranéen, nous avons finalement poussé le bouchon plus loin en restant onze mois autour de cette bonne vieille grand-mer. Et même sans changer de fuseau horaire, même en enchaînant des lieux proches les uns des autres, nos découvertes furent d’une variété inattendue.

Carte de nos découvertes en Méditerranée en 2019

La moindre des choses est que nous rendions hommage à ces terres d’accueil successives. Voici un récapitulatif mois par mois, pays par pays, ambiance par ambiance.

 

Janvier : pays des maharajas et galette des rois

L’année 2019 démarre en réalité loin, très loin de la Méditerranée. Nous fêtons notre réveillon un paquet de chips à la main dans un wagon en direction du Tamil Nadu, c’est-à-dire le sud-est de l’Inde. Ces deux mois au pays de Gandhi nous ont rappelé à quel point l’Inde est… incroyable. Une planète à part !

Boule de beurre de Krishna, MahabalipuramMarché goubert à Pondichéry, Inde

Rickshaw à Pondichéry, Inde

Mi-janvier, nous quittons sa météo tropicale et retrouvons la France enneigée. L’occasion de nous envoyer des boules de neige en pleine poire, mais aussi de revoir la famille et surtout de réaliser l’objectif secret de Mi-raison : déguster enfin une galette des rois après trois ans d’abstinence. Pas qu’une d’ailleurs, le voilà plusieurs fois roi.

 

Février : de la Normandie aux dunes du Sahara

Nous redescendons lentement avec quelques haltes dans des villes françaises, plus une dans la belle Tarragone en Espagne… pardon, en Catalogne. Tout cela pour retrouver avec plaisir le Maroc exploré deux ans plus tôt et poursuivre sa découverte. Le subtil soleil de fin d’hiver est un régal et les couleurs marocaines sont toujours aussi photogéniques. Nos étapes préférées sont Tanger, Essaouira et surtout le road trip jusqu’aux dunes du Sahara.

Marcher dans les dunes de sable à Merzouga

Porte dans la médina de Tanger, MarocDjellabas et mouettes à Essaouira

Ces lieux, nous vous conseillons de les combiner avec la région de Taroudant et Tafraout parcourue lors du voyage précédent. L’accueil y est re-maroc-able !

 

Mars et avril : Sicile impératrice

Nous nous attendions à roucouler de bonheur en Sicile, nous en avons finalement rugi. Nous ne comprenons pas comment nous avons pu tenir quatre années avant de venir nomadiser en Italie et nous n’attendrons pas autant pour y reposer nos baluchons.

Basés à Palerme, nous nous délectons de mille et uns détails, dérouillons notre vocabulaire italien, crapahutons sur les montagnes alentour… et bien entendu, nous nous empiffrons à qui mieux mieux.

Mini boutique à Palerme

Même si nous restons deux mois en Sicile, nous ne cherchons pas à explorer l’île de fond en comble. Nous nous concentrons sur la partie ouest de la Sicile déjà très riche en découvertes, dans une sereine ambiance de basse saison touristique.

Castellammare del Golfo, Ouest SicileSalines de Marsala et moulin, Sicile

Au final, Palerme est peut-être le lieu que nous aurons eu le plus de mal à quitter depuis le début de notre vie de « nomadichels ». D’ailleurs, c’est la première fois que nous faisons des ciao d’adieux à autant de commerçants de quartier.

 

Mai : déserts tunisiens et volcans italiens

Comme la Sicile et la Tunisie sont voisines, nous grimpons dans un ferry et décidons d’explorer ce pays autrefois adulé, aujourd’hui boudé des touristes. Malgré une ambiance très calme due à Ramadan, nous entrapercevons une culture passionnante, un amour de l’art et des débats sans fin, un patrimoine insoupçonné et des paysages uniques en leur genre.

Ruelles bleues et blanches dans la médina de TunisCoucher de soleil sur Chenini et sa mosquée, Tunisie

Nous savourons notre nouveau mode de vie qui permet de donner leur chance à des pays pas forcément prioritaires dans notre liste d’envies de voyages.

Lac turquoise à l'oasis de Chebika, Tunisie

C’est également l’occasion de réaliser que les modes touristiques passent parfois brutalement et laissent totalement désorientées les personnes qui en vivent. Si vous vous le demandez, oui, le pays du jasmin est adapté aux baroudeurs indépendants, ainsi qu’à ceux qui préfèrent les villages berbères aux stations balnéaires. Voir l’article dédié à notre voyage en Tunisie.

Et si vous vous le demandez (bis), la Tunisie n’a rien à voir avec le Maroc niveau ambiance, les deux pays valent d’être découverts. Nous aurions aimé faire la connaissance du troisième compère maghrébin, à savoir l’Algérie, mais l’obtention de visas semble compliquée pour les freelances et sa frontière avec le Maroc est close depuis vingt-cinq ans. Ce sera pour une prochaine fois !

Après trois semaines en Tunisie, nous rebroussons ferry vers la Sicile et plus précisément sur les génialissimes îles Éoliennes. L’archipel nous accueille avec des paysages grandioses, des villages de pêcheurs et de viticulteurs, des randonnées à dos de volcans, des balades à scooter et des fleurs sauvages omniprésentes. L’un de nos meilleurs moments de l’année !

Île de Salina, îles éoliennes, Sicile

 

Juin : partir en Pouilles

Toujours en Italie, les Pouilles sont de ces régions européennes qui s’emplissent de touristes l’été et où, naturellement, les prix grimpent en flèche. Par chance, nous avons dégoté quelques mois à l’avance un studio dans notre budget à Lecce et nous nous y installons tout le mois de juin. Verdict : la ville est magnifique, mais nous n’avions pas compris qu’elle était si petite. Trente jours s’avèrent un po’ troppo. Cela dit, c’est l’occasion de nous concentrer sur notre travail, et puis nos escapades autour sont sacrément sympas, en particulier notre circuit à vélo parmi les trulli des Pouilles.

Ville de Lecce dans les Pouilles, ItalieTorre Sant'Andrea, Pouilles, Italie
Voyage à vélo dans les Pouilles, ItalieCoquelicot dans la campagne italienne

Côté assiette, Italie oblige, nous sommes aux anges !

Apéritif en Italie

 

Juillet : ah la belle Albanie

Depuis la rive des Pouilles, nous traversons l’Adriatique en ferry et débarquons juste en face, sur les côtes albanaises. Nous avions beaucoup apprécié nos toutes premières destinations nomades en 2016 dans les Balkans (Grèce, Bosnie-Herzégovine et Serbie) et l’Albanie nous intrigue, surtout depuis que des lecteurs nous en ont chuchoté le plus grand bien. Bingo, c’est un gros coup de cœur !

Lac Koman en AlbanieVille de Berat en Albanie

Ce pays longtemps fermé au tourisme possède bien des atouts, entre ses paysages variés, ses influences mi-occidentales mi-orientales, ses montagnes splendides et sa gastronomie généreuse. Mais c’est surtout l’accueil terriblement chaleureux, doux et enjoué, qui nous collera le sourire aux lèvres cinq semaines durant.

Papis albanais qui jouent aux échecsPlage d'Himare en Albanie

 

Août : balade macédonienne

Les deux étés précédents, nous étions revenus au bercail pour le mois d’août. Cette année, nous décidons d’attendre septembre mais faisons face à un casse-tête : où loger au mois d’août pour pas trop cher, sans aller trop loin, tout en évitant la canicule et la foule ?

Lac d'Ohrid au coucher du soleil

Nous jetons notre dévolu sur la ville d’Ohrid, collée au lac du même nom, en Macédoine du Nord. Le cadre est superbe, en revanche l’esquive de bains de foule est loupée, toute l’Europe de l’Est semble s’être donné rendez-vous là. Nous nous adaptons en nous promenant très tôt, en travaillant la journée et en ressortant au coucher du soleil. Pas si mal comme programme, non ? Côté ambiance, nous ne retrouvons malheureusement pas le charme de l’Albanie toute proche, tant pis.

Église au lac d'Ohrid, Macédoine du Nord

 

Septembre : retrouvailles en France et en Espagne

Pris dans notre lancée de trajets au sol, nous regagnons la France en bus, ferry et train. Pour être parfaitement honnêtes, nous ne sommes pas de ceux qui parviennent à trouver de la poésie dans les trajets qui s’éternisent. Mais bon, nous prenons notre mal en patience. L’avantage des transports lents, ce sont surtout les étapes que nous ajoutons sur la route et donc les découvertes imprévues. Nous adorons étudier une carte et nous dire « Tiens, ce nom-là nous tente bien, c’est sur le chemin, arrêtons-nous trois jours ». Et voici comment, entre Ohrid et Paris, nous avons fait connaissance avec Parme en Italie, la ville des cyclistes et des gens bons. Bah oui, les fameux gens bons de Parme !

Cycliste à Parme en Italie

Après cela, notre mois de septembre passe rapidement, en famille et entre amis aux quatre coins de l’hexagone… euh attendez… six coins si c’est un hexagone.

Et même un poil plus loin puisque nous débordons jusqu’à San Sebastián. Nous ne connaissions pas le Pays Basque côté Espagne, ce que nous en apercevons nous met l’eau (et les pintxos) à la bouche !

Baie de San Sebastián en Espagne

Et puis, nous retournons arpenter les rues de Paris, où nous habitions avant 2016. Nous y promener sans y vivre nous refile un tout petit vague à l’âme. Disons un clapotis à l’âme.

Rue Mouffetard à Paris

C’est la première année où nous trouvons la ville lumière aussi changée. Les vélos et trottinettes ont proliféré, les nouvelles boutiques ont bourgeonné, les places et les rues se sont végétalisées, tout évolue sans nous… Un jour viendra peut-être où nous nous y sentirons perdus tels des touristes étrangers, hésitant sur la ligne de métro à prendre pour rejoindre l’Hôtel de Ville depuis Châtelet.

 

D’octobre à décembre : l’eau limpide de Marseille

Voyager et travailler simultanément est hautement épanouissant et… frustrant. Nous n’avons l’impression ni de profiter assez d’un pays lorsque nous restons enfermés plusieurs jours d’affilée, ni de travailler assez lorsque nous consultons notre compte en banque. Pour mieux gérer cela, nous testons pour la première fois le nomadisme dans un pays où nous ne serons pas tentés de courir partout : la France.

Jusqu’ici, chaque retour au bled était synonyme de squat chez nos parents, cette fois nous louons un appartement pendant près de trois mois. Marseille, que nous ne connaissions quasiment pas, nous apparaît comme une évidence automnale : ensoleillée, entourée de nature et riche de multiples influences.

Pêcheur dans le Port de Marseille

Nous ne sommes vraiment pas déçus par notre choix. La cité phocéenne prend une bonne position dans le classement de nos bases nomades préférées. Loin des clichés qu’elle se trimballe, elle possède une ambiance sympathique, imprégnée d’humanité, un peu à contre-courant des autres grandes villes françaises. D’ailleurs, nous nous surprenions parfois à dire « en France » pour parler du reste de notre pays. Bref, la capitale de la pétanque va nous manquer !

La Cannebière à MarseilleMusée Mucem à Marseille

Nous sommes loin d’avoir rattrapé notre retard d’écriture sur le blog, ce qui était l’un de nos objectifs, mais nous avons bien travaillé sur nos métiers parallèles. Sans oublier de nous octroyer des journées de repos en randonnant dans les calanques, de véritables chefs-d’œuvre de la nature.

Calanque de Sugiton à MarseilleCalanque d'En-Vau à Marseille

Enfin, à force de voir les ferries à têtes de Maures stationnés dans le port de Marseille, nous nous sommes évadés une semaine en Haute-Corse. Ce concentré de paysages spectaculaires n’a pas volé son surnom d’île de beauté !

Chèvres en Haute-Corse

Calanques de Piana en CorseMontagnes corses à l'automne

 

Que retenons-nous de cette année 2019 ?

Nous craignions que notre excitation ne ramollisse dans cette région du globe pas très exotique, que nenni ! Le pourtour méditerranéen est extrêmement dense en découvertes et tout particulièrement agréable à vivre. Nous ne regrettons pas de lui avoir consacré notre année.

Dessin : nos plans de voyage début 2019 seront... méditerranéens !

 

Pour les amateurs de listes (et autres topitophiles), voici nos plus grands coups de cœur de 2019 :

  • Les villes où nous avons préféré vivre : Palerme et Marseille
  • Notre plus belle découverte : l’Albanie
  • Le meilleur combo paysages/douceur de vivre : les Îles Éoliennes en Italie
  • L’endroit le plus incroyable : les dunes de Merzouga au Maroc et les vieux villages berbères de Tatouine en Tunisie. Le désert, quoi !
  • Le meilleur accueil : l’Albanie, de très loin !
  • La meilleure gastronomie : l’Italie, bien entendu

 

Glace dans une brioche en Sicile

 

Cette année fut aussi une forme d’éloge à la lenteur. Nous ne sommes pas prêts à nous resédentariser, mais nous ressentons résolument le besoin d’étirer nos étapes, même lorsque celles-ci ne présentent pas grand-chose à visiter.

La lenteur va de pair avec la diminution de l’avion. Nous avons notamment passé ces dix derniers mois à distance des aéroports et n’avons emprunté en 2019 « plus que » trois allers simples (dont l’un suite à une suppression de ferry vers le Maroc à la dernière minute). Après le végétarisme, nous avons senti important de franchir une étape supplémentaire côté transports car l’urgence climatique l’exige. Puisque nous ne sommes pas encore capables de tirer totalement une croix sur l’avion en 2020, nous avons décidé d’en amenuiser l’impact via la compensation carbone. Une solution imparfaite, mais transitoire.

Par ailleurs, nous étions plutôt satisfaits jusqu’ici de nous être éloignés de la société de (sur)consommation, hélas cette quatrième année fut une hécatombe de déchirures en tout genre, nous forçant à remplacer une grande partie de nos vêtements et équipements. Seuls nos gros sacs à dos durent, malgré ce qu’ils endurent !

 

Côté blog

Écrire des articles reste notre activité préférée et nous en avons publié 46 dans l’année. Pourtant nous cumulons de plus en plus de retard, près de six mois maintenant. Toutes nos excuses à ceux qui aimeraient nous suivre en temps réel, nous allons tâcher de cravacher pour réduire l’écart. Si vous vous y perdez, nous avons ajouté sur cette page toute la chronologie de nos aventures, avec des liens vers les articles déjà écrits.

En comparaison de l’année précédente, le nombre de visites sur le blog a plus que doublé. À l’heure où nous écrivons ces lignes, à neuf jours de la fin d’année, le compteur est à 986 000. Le million ! Le million !

Les destinations qui rencontrent le plus de succès fluctuent peu : BaliTénerife et le Yucatán au Mexique. Signalons toutefois que nous avons reçu plein de messages enthousiastes de lecteurs rentrant de Géorgie, un pays captivant mais encore peu documenté, pour lequel notre travail de blogueurs-défricheurs semble apprécié. Avis aux amateurs de destinations originales !

Merci d’ailleurs pour tous les messages que nous recevons (1500 nouveaux commentaires sous les articles cette année). Entre les petits mots sympas, les cartes postales virtuelles, les recommandations culturelles ou les conseils de nouvelles destinations que nous recevons, nous somme ravis des échanges que nous avons avec vous. De vrais shoots de motivation !

Dessin : Oh, un nouveau message !

Nous avions déjà rencontré une poignée d’entre vous en voyage, la nouveauté 2019 en séjournant quelques mois en France est que nous nous sommes retrouvés invités à déjeuner ou dîner chez d’adorables lecteurs et lectrices. C’est à la fois surréaliste et super sympa, merci à nos invitatrices !

En coulisses, nous gardons notre ligne éditoriale à l’écart des partenariats. Le blog ne contient aucune publicité, aucun test de produit, aucune invitation par des hôteliers, aucune promotion de destination contre rémunération… Nous monétisons simplement le site via des liens affiliés bien signalés, ce qui nous permet de déculpabiliser un peu des jours passés à écrire au lieu de prospecter de nouveaux clients. À propos, voici diverses manières de nous soutenir sans sortir le porte-monnaie.

 

Fleurs sauvages dans les îles Eoliennes

 

Et l’année 2020 alors ?

Nous avons toujours beauuuuuuucoup d’envies. Voulez-vous un aperçu du bazar qui prend place dans nos têtes lorsque nous réfléchissons à une nouvelle destination ? Eh bien nous avons envisagé plus que sérieusement le Laos, l’Afrique du Sud, la Chine, la Corée du Sud, la Russie, un retour en Sicile, pour finir par sélectionner… l’Argentine !

Entre la ville de Buenos Aires réputée pour sa qualité de vie et les montagnes de Patagonie, nous sommes fébriles. Nous prévoyons à minima trois mois dans le pays, ce qui n’est pas beaucoup en comparaison de sa surface, puis nous improviserons. Départ juste après les fêtes de fin d’année !

Dessin : tango en Argentine

Hmmm… nous ne sommes pas encore tout à fait au point pour le tango

 

Pour relire les bilans des trois années précédentes, c’est ici : bilan 2016, bilan 2017, bilan 2018. Nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d’année 2019 et d’excellents voyages en 2020 !