Les villes du nord du Maroc ont beau être captivantes et mystérieuses, leurs architectures fines et élégantes, leurs pâtisseries mielleuses et savoureuses… nous ne comptons pas nous y éterniser mille et une nuits. Il faut dire que les souvenirs de notre road trip dans les spectaculaires paysages marocains du Souss, deux ans plus tôt, sont encore vifs et que nous brûlons d’envie de nous en créer de nouveaux.
Cette fois-ci, nous visons un tout petit peu plus au nord, et surtout vers l’est. Nous récupérons une voiture à Marrakech et filons droit vers l’Algérie pour huit jours dans le Maroc des montagnes, des palmeraies, des villages berbères fortifiés et, tout au bout, le Maroc des dunes du Sahara.
Jour 1 : De Marrakech à Skoura
À peine nos crêpes au miel et nos jus d’orange avalés, nous quittons Marrakech. C’est que, l’air de rien, une longue route nous attend. L’objectif du jour est de franchir les montagnes du Haut Atlas, que nous apercevons à l’horizon, puis de descendre en roue libre jusqu’à la palmeraie de Skoura. Le soleil est radieux, comme nos sourires.
Les pics enneigés que nous apercevons au loin se rapprochent. Le manteau blanc s’étend même bientôt tout autour de nous au passage du col de Tizi n’Tichka, à 2260m d’altitude.
La route redescend, les températures remontent. Nous sentons, de ce côté-ci de l’Atlas, que nous pénétrons dans un autre Maroc. Les espaces sont vastes et le silence est d’or. La terre est rosée, rarement arrosée. Seul le fond des vallées voit la vie en vert, tapissé d’arbres sobres et de blés tendres. Les habitants que nous apercevons se déplacent à dos d’âne, capuche sur la tête, bêchent dans leurs champs, ramassent du petit bois pour la cuisine…
À l’approche de la kasbah d’Aït Ben Haddou, un Marocain pris en stop nous révèle son métier : caravanier. Nous pensions qu’ils avaient disparu depuis longtemps et que les dromadaires en étaient réduits à ballotter les touristes, mais non. Mohammed bosse et roule sa bosse dans la région de M’Hamid et slalome d’oasis en oasis avec sa petite caravane pour vendre les produits de base : sucre, semoule, shampoing…
Avant que nous ayons pu dire un mot, l’ami à qui il rend visite nous sert un thé. Comme il paraît qu’il est très malpoli de refuser, nous l’acceptons. Puis un deuxième, mais heureusement pour nos vessies, il s’arrête là. Lui est spécialisé dans la recherche d’objets d’art nomades du Sahara. Il nous raconte les Touaregs, les Bédouins, le royaume antique de Numidie duquel découle le mot « nomade », nous montre encore de vieux astrolabes, utilisés par les chameliers pour se repérer sous les étoiles.
Avec ce passionnant intermède, nous n’avons toujours pas aperçu la vieille forteresse qui siège à deux cents mètres seulement. Nos nouveaux amis nous conseillent la terrasse d’un restaurant avec vue sur la kasbah. Et quelle vue !
Aït Ben Haddou était déjà l’une des fiertés marocaines pour avoir servi de lieu de tournage de Lawrence d’Arabie ou Gladiator, mais aujourd’hui tout le monde n’a plus que le récent tournage de Game of Thrones à la bouche. Il faut reconnaître que le village offre un décor incroyable, avec ses hauts murs de terre à flanc de colline. Une sacrée entrée en matière pour notre road trip !
Nous reprenons la route et franchissons rapidement Ouarzazate, surnommée « la porte du désert ». Nous ralentissons à peine, juste le temps d’apercevoir la même architecture berbère fortifiée qu’un peu plus tôt, mais version moderne, en parpaings maquillés. Pas de regrets, surtout que nous verrons bien mieux par la suite.
En fin d’après-midi, nous atteignons Skoura. Si nous avons repéré cette petite ville, c’est d’abord parce qu’elle se situe à bonne distance pour faire une pause le temps d’une nuit, mais aussi parce qu’elle possède une vaste palmeraie. D’ailleurs, le toit de notre chambre d’hôtes offre une sacrée vue, savourée avec le traditionnel thé de bienvenue.
Résumé du jour 1
Col de Tizi n’Tichka, forteresse d’Aït Ben Haddou, traversée de Ouarzazate, nuit à Skoura. Temps de route : 6h30 (ralentis par des travaux).
Déjeuner à Aït Ben Haddou
Le restaurant avec terrasse conseillé par nos amis s’appelle Chez Brahim Boulkaid. Les prix sont très honnêtes, comptez par exemple 45 dirhams pour un tajine végétarien. Un autre resto propose une terrasse du même acabit un peu plus à gauche, sur la même rive de l’oued.
Dormir à Skoura
Nous avons réservé une chambre chez Migusta (~21€, petit déjeuner inclus)i. Nous préférons prévenir, c’est un lieu à la mode berbère, c’est-à-dire très simple, avec peu de confort, des murs en terre râpeuse et très peu de lumière naturelle. Le dîner, correct sans plus, est proposé à 8€ par personne. Pratique puisqu’il n’y a pas de restaurants dans les environs. C’est surtout pour la localisation que nous recommandons cette maison d’hôtes, et notamment pour la vue depuis la terrasse pendant le petit déjeuner.
Jour 2 : de Skoura à Tinghir
Oh que les nuits d’hiver sont fraîches dans les maisons traditionnelles berbères en terre ! La profusion de tapis au sol et tentures sur les murs peine à remplacer le chauffage.
Nous nous extrayons de nos quatre couvertures empilées pour descendre flâner dans la palmeraie dès les premiers rayons du soleil.
Nous sommes récompensés : nous avons l’impression de visiter le jardin le plus paisible du monde, seuls avec les gazouillis des oiseaux et quelques chats qui chassent les papillons. Sous les hauts palmiers et leurs grappes de dattes s’épanouissent des oliviers, des amandiers en fleurs et de tout petits champs, de quelques mètres carrés seulement.
Puis les habitants se réveillent lentement. C’est le cas de le dire, les enfants traînent leurs savates sur le chemin de l’école, tandis que les ânes traînent leurs sabots, guère plus motivés. Une vieille Peugeot essoufflée peine à grimper une minuscule pente, nous poussons pour l’aider.
Le soleil chasse rapidement la fraîcheur matinale. Nous quittons Skoura et bifurquons presque immédiatement pour rendre visite à Sidi Flah, une oasis, une vraie. C’est-à-dire qu’après plusieurs kilomètres de piste au milieu de pierres sèches comme des chaussettes d’archiduchesse, nous tombons sur… une rivière, entourée de maisons et de jardins bien verts, alimentés par de petits canaux. Ce détour n’est pas indispensable, nous ne le recommandons que si vous avez du temps devant vous.
Tandis que les pics enneigés du Haut Atlas nous poursuivent côté gauche, la route alterne entre de longues étendues arides à perte de vue et des villes roses, surmontées de minarets et de kasbahs séculaires.
Nous pensions naïvement que cette région du Maroc, à l’est de Ouarzazate, était invivable, dépeuplée, vide. Pas du tout ! Nous traversons parfois des zones urbaines sans fin, croisons d’innombrables personnes à mobylette ou à dos d’âne et surtout apercevons des centaines de gamins qui sortent de l’école.
Nous étions convaincus, tout aussi naïvement, que le désert du Sahara n’était, par définition, qu’un vaste champ de dunes. Or celles-ci ne recouvrent que vingt petits pour cent de sa surface. Et encore moins au Maroc, où les « erg », c’est-à-dire les déserts de sable, sont minuscules en comparaison des « reg », les déserts de pierre.
Oh, et nous apercevons de temps à autre des cigognes, perchées sur les minarets. Drôle d’idée !
Une fois à Tinghir, nous commençons à nous enfoncer dans les gorges du Todra et nous nous retrouvons complètement scotchés. Au fond d’un vaste canyon rouge, une infinité de palmiers ont pris leurs aises tels un fleuve de verdure, surplombés de part et d’autre par les ruines de kasbahs fantômes, depuis longtemps abandonnées.
Nous logeons quelques kilomètres en amont, dans cette vallée du Todra, et les paysages ne cessent de nous ensorceler. Même la vue depuis notre balcon est splendide. Autant vous dire que cette deuxième journée s’achève, elle aussi, en beauté.
Résumé du jour 2
Visite de la palmeraie de Skoura, détour par l’oasis de Sidi Flah et nuit à Tinghir. Temps de route : 3h30.
Trouver son pique-nique entre Skoura et Tinghir
Nous nous sommes procuré tout ce dont nous avions besoin dans le centre-ville de Skoura. Des tomates, avocats, clémentines et bananes achetés sur le petit marché et du pain tout chaud dans la boulangerie derrière la mosquée.
Dormir dans les gorges du Todra (Todgha)
Nous recommandons les yeux fermés le Secret Garden (~34€ la nuit, petit déjeuner compris)i. L’hôte est chaleureux et généreux en conseils, les chambres sont belles et confortables, la portion la plus impressionnante des gorges ne se situe qu’à 5 minutes à pied et les dîners sont excellents (8€), partagés sur une grande table avec les autres clients. L’un de nos logements préférés au Maroc.
Jour 3 : Randonnée dans les gorges du Todra
Notre hôte, qui se transforme en prof d’escalade la journée, connaît les gorges du Todra comme sa poche. Il nous conseille un itinéraire de randonnée griffonné sur un papier, qu’il s’était motivé à baliser quelques années plus tôt. D’autres n’ont pas vu cela d’un bon œil et ont tout effacé pour se vendre guides, mais vous n’aurez pas besoin d’eux, le chemin est simple à suivre.
La balade démarre fort, avec la traversée de la plus belle partie des gorges. Ici, d’impressionnantes falaises roses laissent tout juste un peu d’espace à leurs pieds pour que s’écoulent la rivière et la route. Nous sommes bien heureux de nous être levés tôt, car les lumières du matin sont superbes et nous en profitons presque seuls. Peu après, des minibus commencent à déverser les premier touristes.
Un escalier part sur la gauche juste après un troupeau de chèvres (mais pas sûrs qu’elles seront encore là !) et la fin de l’étroit canyon. Ici commence un tour de trois heures environ, qui grimpe dans les collines et redescend sur la route principale cinq cents mètres plus loin. Là-haut, les paysages arides prennent une toute autre envergure.
Nous croisons quelques femmes nomades qui passent, soit avec un âne chargé, soit avec un bambin accroché dans le dos, soit les deux à la fois.
La partie la plus exquise est la redescente, déjà parce que… eh bien ça descend, mais aussi parce que nous avons vue sur les verts jardins du village où nous logeons, habituellement cachés derrière les maisons. Nous revenons pleins de poussière, mais heureux. Nous ne sommes cependant pas sûrs de pouvoir recommander cette randonnée durant les mois les plus chauds, car elle ne présente aucune ombre. Ou alors tôt le matin, avec de bonnes réserves d’eau.
Résumé du jour 3
Randonnée, deuxième nuit à Tinghir. Pas de voiture.
Trouver de quoi pique-niquer dans les gorges du Todra
Une fois dans notre village, nous n’avions le choix qu’entre deux petites épiceries et rien de très concret à se mettre sous la dent : chips ou biscuits. Prévoyez des réserves de fruits avant d’arriver.
Faire de l’escalade dans les gorges du Todra
Cela ne nous concerne pas, mais les amateurs seront ravis d’apprendre que cette vallée est un haut lieu d’escalade au Maroc, avec des falaises un peu partout et des voies déjà équipées. Tous les autres clients de notre chambre d’hôtes étaient venus pour cela !
Jour 4 : De Tinghir à Merzouga
Nous ne sommes plus très loin du fin fond du Maroc et de notre destination finale, Merzouga. Difficile de poursuivre vers l’est, la frontière algérienne est totalement fermée depuis 1994 suite à des querelles de voisinage.
Trois itinéraires permettent de rejoindre Merzouga depuis Tinghir : par Alnif, par Errachidia ou bien via la petite R702 entre les deux. Pour avoir testé la première route à l’aller et la troisième au retour, nous vous conseillons celle d’Alnif, plus belle.
Ce jour-là, les vastes étendues ressemblent tantôt au Colorado, tantôt à une savane africaine. Nous nous attendons presque à croiser des girafes. À la place, des marcheurs, des vélos, des ânes et beaucoup d’autostoppeurs. Les habitants du coin ne sont pas nombreux à pouvoir s’offrir une automobile et les bus ou taxis partagés semblent particulièrement rares, alors si vous pouvez libérer une place dans votre voiture, l’aventure n’en sera que plus folle.
Les mirages qui effaçaient l’horizon depuis des kilomètres se dissipent pour laisser apparaître Rissani. Autrefois grande ville prospère et lieu d’échange incontournable des caravanes transsahariennes, elle s’est réduite comme peau de chagrin au cours du dernier siècle. Reste, tout autour, de nombreux ksours (un ksar, des ksours).
Nous en apprenons plus sur ces anciens villages fortifiés en terre, dans le même style qu’Aït Ben Haddou deux jours plus tôt, qui permettaient aux sédentaires de se protéger des attaques de tribus nomades. Mais là où le ksar d’Aït Ben Haddou était isolé, ils viennent ici par dizaines.
Nous empruntons une boucle de 20km appelée « chemin des ksours » afin de les admirer de plus près. Certains sont en bon état, d’autres beaucoup moins. Il faut dire que, sans entretien, les murs s’effritent en quelques dizaines d’années. Un immense patrimoine architectural est en train de redevenir poussière, par manque de moyens.
Ce détour n’est pas incroyable, mais la petite route nous offre un bon aperçu de la vie rurale dans ce coin si sec et pourtant très peuplé. Ne l’empruntez que si vous avez du temps. En revanche, ne tentez pas comme nous de vous arrêter pour visiter l’intérieur d’un ksar, ce n’est pas prévu. Des gens y vivent.
Un dernier petit bout de route nous dépose enfin au pied des dunes dorées de Merzouga, le point d’orgue de notre road trip marocain !
Résumé du jour 4
Traversée de Rissani, chemin des ksours autour de Rissani, nuit à Merzouga. Temps de route : 5h.
Déjeuner entre Tinghir et Merzouga
Cette fois-ci, pas de pique-nique, mais un petit restaurant dans la ville de Rissani. La Baraka nous a appâtés avec ses « pizzas berbères ». Au final, elles étaient un peu chères et plutôt fades, mais les gérants sont sympas et d’autres plats sont proposés à la carte.
Dormir à Merzouga
Nous avons dormi deux nuits à l’hôtel Dar Lola (~54€ la chambre double, petit-déj inclus)i, au pied des dunes. C’était au-dessus de notre budget habituel, mais nous n’en regrettons pas un centime car tout était parfait. Une excellente alternative aux campements dans le désert.
Jour 5 : Les dunes de Merzouga
Ici, nous étions bien embêtés. Nous voulions à tout prix découvrir le désert, et notamment ses couchers et levers de soleils légendaires, mais nous n’avions envie de monter ni sur un dromadaire, ni dans un 4×4. Or tous les témoignages que nous avions lus ne présentaient que l’un ou l’autre des moyens de transport. En nous creusant la tête, nous trouvons une solution alternative toute bête, qui se révèle excellente. Nous réservons un hôtel situé à deux pas des dunes et nous nous y promenons… à pied, seuls, tout simplement !
Nous écrirons tout prochainement un article dédié à Merzouga avec plus de détails et de conseils.
Résumé du jour 5
Promenades à pied dans le désert, juste un peu de voiture dans les environs. Deuxième nuit à Merzouga.
Jour 6 : De Merzouga à Boulmane Dadès
Nous reprenons peu ou prou la même route en sens inverse, direction Marrakech. Afin de scinder ce long retour, nous avions mis de côté à l’aller un haut lieu de cette région : les gorges du Dadès.
C’est d’abord la ville de Boulmane Dadès qui nous accueille. Elle est vaste, peuplée, et revêt encore et toujours ces couleurs roses qui la camouflent presque dans le paysage.
Mais c’est la nature que nous sommes venus voir, et pour cela nous bifurquons sur la petite route des gorges du Dadès. C’est ici que nous posons nos bagages pour deux nuits, avec à nouveau une superbe vue depuis notre logement. Décidément, c’est le thème de la semaine !
Dadès est notre étape la plus fraîche. Nous ne savons pas bien à combien le mercure chute la nuit, mais il descend bien, le bougre. Rien d’étonnant, nous sommes à 1500m d’altitude. Heureusement, un petit chauffage d’appoint nous attend dans la chambre. Si vous passez ici en hiver, choisissez votre logement en fonction de cela !
Résumé du jour 6
Début du chemin retour, nuit dans les gorges du Dadès. Temps de route : 4h.
Pause déjeuner entre Merzouga et Boulmane Dadès
Nous nous sommes arrêtés en route dans un petit restaurant de Tinghir appelé Café Central. Bonne omelette préparée par un gérant appliqué.
Dormir dans les gorges du Dadès
Nous avons posé nos bagages à l’Auberge des Jardins du Dadès (~26€ la nuit)i, un établissement très simple mais bien tenu par une famille sympathique. Pour la première fois, la formule dîner sur place ressemble à un menu de restaurant, avec plusieurs plats au choix et entrée/dessert offerts pour compléter. Comptez entre 6 et 8 € le dîner.
Jour 7 : Randonnée dans les gorges du Dadès
Ici, l’activité touristique principale consiste à remonter les gorges en voiture pour en prendre plein les yeux. Et cela fonctionne puisqu’à chaque nouveau kilomètre, le relief change d’allure et la roche de couleur.
Fatigués du temps passé au volant ces derniers jours, nous ne nous y engouffrons que sur quelques kilomètres, puis nous sortons randonner. Nous trouvons une marche de trois heures autour de Tamellalt qui permet d’approcher les fameux « doigts de singe », sortes de rochers boudinés qui s’alignent pour créer ce décor quelque peu étonnant.
Nous traversons de calmes jardins, passons près d’une vieille kasbah en ruine puis longeons la fine rivière Dadès. Il vaut mieux être agile, car le passage n’est pas toujours évident : traversée des eaux sur des rondins de bois, murets faits pour les chats… Mais cela passe !
Le clou de la balade est un étroit canyon asséché. Ou presque, puisque nous y croisons une grenouille dans une flaque d’eau.
Une très belle randonnée, à la fois paisible et divertissante, avec un peu d’ombre et de fraîcheur qui la rendent probablement réalisable même lorsque les températures estivales s’invitent.
Résumé du jour 7
Marche dans les gorges, un peu de visite en voiture, deuxième nuit à Dadès.
La randonnée du Canyon des doigts de singe
Nous avons suivi cet itinéraire trouvé sur Wikiloc. Vous pouvez garer votre voiture sans problème à Tamellalt, près de la route principale. Le chemin n’est pas évident à comprendre si l’on essaie de le suivre avec exactitude. Le plus simple est de ne pas rester les yeux rivés sur le smartphone, de repérer la falaise, puis de la longer jusqu’à l’entrée du canyon.
Si vous souhaitez atteindre le canyon sans vous embêter dans la partie légèrement acrobatique, c’est possible : repérez le « puente » (pont) sur la carte Wikiloc, garez-vous à proximité, empruntez-le à pied puis traversez les jardins jusqu’à l’entrée du canyon. En dix minutes vous y êtes.
Jour 8 : retour à Marrakech
C’est déjà notre dernier jour. Nous quittons Dadès avec de belles images plein la tête et plein l’appareil photo.
Peu après Boulmane Dadès, nous tentons un arrêt dans la « vallée des roses », reconnaissable à ses boutiques vendant mille produits à base de cette reine des fleurs. En février, malheureusement, les arbustes ne présentent pas le début d’un bouton et nous reprenons la route.
Un dernier regard aux tranquilles vallées, un franchissement de montagne, quelques ultimes lacets, et hop, nous voilà de retour dans l’agitation de Marrakech après une semaine… éblouissante !
Résumé du jour 8
7h de route, restitution de la voiture, nuit à Marrakech.
Déjeuner sur la route entre Boulmane et Marrakech
De nombreux restaurants de bord de route se sont installés dans la zone montagneuse, notamment après le franchissement du col. Ils ne sont malheureusement pas fameux. Si vous le pouvez, prévoyez plutôt un pique-nique.
Notre road trip au Maroc sur une carte :
Conseils pratiques pour entreprendre votre road trip
Location de la voiture
Plutôt que de foncer sur un comparateur en ligne, où les prix sont bas mais les arnaques fréquentes, nous avons suivi les conseils de voyageurs et opté pour l’agence locale Medloc. Ils sont parfaitement organisés, fiables, et apportent ou récupèrent la voiture où vous le souhaitez dans Marrakech sans supplément. Nous avions une bonne citadine avec de la patate pour 21€ par jour en basse saison.
Conseils routiers
- Notre conseil principal est de ne pas vous fier aux temps de trajet indiqués par Google Maps. S’il vous annonce trois heures, ce sera certainement quatre heures, voire cinq avec des pauses. Ce n’est pas que l’état des routes soit mauvais, mais plutôt que l’algorithme surestime la vitesse moyenne.
- Vous n’avez absolument pas besoin d’un 4×4. Il nous est arrivé d’emprunter quelques pistes pour atteindre des logements ou des points de vue, mais rien d’insurmontable avec une voiture classique. Vous n’avez pas non plus à vous soucier de la rareté des stations services, elles sont nombreuses y compris dans les coins reculés.
- Les barrages de polices sont fréquents, notamment à l’entrée des villes. Faites attention à respecter leur petit panneau stop et n’avancez que lorsque l’agent vous fait signe, même s’il semble occupé à discuter. Vous aurez parfois droit au contrôle des papiers, qui n’est qu’une formalité, et vous repartirez aussitôt.
- Par ailleurs, attention à l’arnaque de la panne. Des hommes ouvrent le capot de leur voiture et agitent de grands bras pour demander de l’aide aux touristes qui passent. Un gars est ainsi en rade depuis quinze ans au même endroit, entre le col de Tizi n’Tichka et Aït Ben Haddou. Criez-lui par la fenêtre de changer de garagiste.
- Une autre arnaque bien moins risquée pour votre porte-monnaie est celle des fausses pierres semi-précieuses. Vous verrez des dizaines d’hommes vous tendre des cristaux aux couleurs fantastiques, soi-disant trouvés dans la montagne mais fabriqués de toute pièce avec du sel, du mercurochrome et des paillettes.
- Enfin, les hommes en gilets jaunes qui gèrent les places de parking au Maroc sont ici de façon légale. Ils louent officiellement le bout de trottoir auprès de la mairie. Il est normal de leur donner 2-3 dirhams pour stationner.
Nous avons roulé au total près de 1300km.
Entreprendre ce road trip sans voiture
Nous nous étions renseignés et c’est possible, mais pas ultra simple. Un bus rejoint Merzouga depuis Marrakech en faisant étape à Ouarzazate, Boulmane Dadès et Tinghir, mais il ne passe qu’une fois par jour. Cela se tente, en descendant du bus, en visitant pendant 24h, puis en remontant dans le bus. En revanche, il devient compliqué d’explorer les gorges, de visiter et randonner dans chacun de ces lieux. Nous avons cédé à l’appel de la voiture, sans trop de regrets.
Les logements
Vous ne devriez pas avoir trop de mal à trouver et réserver des hébergements, même lorsque ceux que nous indiquons à chaque étape de l’article sont complets. En revanche, il faudra vous habituer aux maisons de style berbère, dont les tarifs sont souvent un peu élevés au regard du niveau de confort. Le dîner systématiquement proposé en option est bien pratique lorsque le logement est éloigné de tout. Nous appelions dans l’après-midi pour le commander. Les Marocains s’adaptent toujours sans problème aux végétariens.
La météo
Fin février, nous avons eu un temps idéal. Des journées à 20-25°C et des nuits à 0-10°C. Certaines années, il peut faire plus frais, donc prenez de bons pulls. Même aux beaux mois, la température baisse fortement la nuit à cause de l’altitude et du manque de végétation, ce qui est plus agréable que gênant. En revanche, certains établissements ferment carrément leurs portes en juillet/août, notre hôtel de Merzouga par exemple, à cause des chaleurs torrides. Il n’est donc probablement pas une bonne idée de s’y rendre à cette saison.
Nos étapes préférées
Merzouga, sans hésitation, est notre lieu préféré. Les dunes sont particulièrement incroyables au lever et au coucher du soleil. Les gorges du Todra, près de Tinghir, sont superbes également. Il est vraiment dommage de partir de Marrakech et de s’arrêter à Ouarzazate, ce que nous avions fait lors de notre premier voyage au Maroc six ans plus tôt, car les paysages deviennent dix fois plus beaux par la suite, avec le Sahara comme apothéose.
Gorges du Dadès ou gorges du Todgha
Vous n’avez pas le temps de visiter les deux et vous hésitez ? Nous avons une préférence pour celles du Todgha où nous avons trouvé les paysages plus spectaculaires et plus verts. Il y a aussi plus de touristes, mais ils restent aux endroits clés et il est possible de s’en écarter en randonnant.
Poursuivre la route après Merzouga
Merzouga est un cul-de-sac, à la frontière algérienne, mais il suffit de remonter à Rissani pour bifurquer soit vers le sud-ouest et la route nationale 12 en direction de l’océan, soit vers le nord pour retraverser le Haut Atlas et se diriger vers le Moyen Atlas. N’hésitez pas à laisser un commentaire pour nous raconter votre propre road trip et inspirer les lecteurs suivants !
Une autre idée de road trip au Maroc
Notre road trip marocain précédent consistait en un circuit dans la région du Souss. Les paysages sont différents, peut-être un peu moins impressionnants, mais néanmoins magnifiques. Voici les trois articles qui détaillent nos étapes : Taroudant, la vallée de Tafraout, Tiznit, Sidi Ifni et Mirleft.