Nous avons voyagé en Inde à trois reprises : en 2010, 2014 et 2018-19. Lors de nos deux premiers passages, nous n’avions pas ce blog et nous ne prenions aucune note, ne vous étonnez donc pas si nous évoquons surtout ici notre dernier voyage. Un superbe circuit de deux mois en Inde du Sud partant du Kerala, remontant dans le Karnataka avant de replonger vers le Tamil Nadu.
Notre avis sur l’Inde
L’Inde est un pays à part. La simple évocation de son nom fait frémir autant qu’elle emballe. Pour nous, le meilleur synonyme de l’Inde est « aventure ». Ou peut-être « dépaysement ». Car un voyage en Inde est forcément une surprise de chaque instant, l’imprévu guette à tous les coins de rue. Cela dit, il serait réducteur de résumer l’Inde à un pays amusant. C’est aussi un pays d’une beauté incroyable : les paysages, les couleurs des saris, les sourires radieux de ses habitants (cliché ? et pourtant tellement vrai !)… Bref, nous avons attrapé le virus !
Les plus
- Impossible de s’ennuyer, surprises et chocs culturels garantis
- Un patrimoine et des paysages exceptionnels
- Un accueil plus enthousiaste, tu meurs
Les moins
- La saleté : dans les rues, les restaurants, les transports, partout (poussière, déchets, odeurs qui décoiffent…)
- Un voyage qui peut être éprouvant (chaleur, foule, bruit, sollicitations fréquentes)
- Les inégalités flagrantes
L’itinéraire de notre 3e voyage, en Inde du Sud
État du Kerala :
Nous avons commencé en traversant le Kerala du sud au nord en 2 semaines ½. C’est probablement l’un des États indiens au charme le plus puissant ! C’est aussi l’un des plus propres et des plus zen. La variété des paysages est incroyable et la nourriture à base de noix de coco est un régal.
Trivandrum (2 nuits) : Une première étape proche de la pointe sud du pays, dans la capitale du Kerala. Elle s’est avérée calme, aérée et entourée de plages animées au coucher du soleil.
Munroe Island (3 nuits) : Notre coup de cœur ! Une île couverte de cocotiers au milieu des backwaters, ces canaux d’eau douce qui ont fait la réputation du Kerala. Logés chez une famille adorable, nous avons passé trois jours dans ce petit paradis naturel, entre festins et balades à vélo ou en pirogue.
Alleppey (2 nuits) : La grande ville d’Alleppey ne nous a pas éblouis, mais elle constitue une bonne base pour explorer les backwaters sans aller jusqu’à Munroe Island, pour les voyageurs les plus pressés.
Munnar (3 nuits) : Les plantations de thé qui recouvrent les collines tout autour de Munnar sont superbes. Nous y avons fait de belles balades, dont une mémorable dans la brume matinale.
Cochin (4 nuits) : Cette ville grouille de touristes et de boutiques de souvenirs, surtout son vieux centre Fort Cochin. Cela dit, elle repose, offre de bons restaurants et des couchers de soleil en arrière-plan des fameux filets de pêche chinois.
Kannur (2 nuits) : Tout au nord du Kerala, nous avons débusqué des plages quasi désertes, bordées de cocotiers, dont l’eau reste chaude du matin au soir. Le rêve, non ? Un bon endroit en Inde où ralentir le rythme.
Nous avons écrit un article entier dédié au Kerala par ici : ➤ Voyage au Kerala : notre itinéraire et tous nos conseils
État du Karnataka :
Après le Kerala, nous avons poursuivi vers le nord et exploré pendant près de 4 semaines le Karnataka. Plus poussiéreux et désorganisé, c’est néanmoins un État très surprenant, en particulier au niveau du patrimoine.
Coorg (2 nuits) : À la recherche de montagnes où randonner, nous avons jeté notre dévolu sur Madikeri et la région de Coorg. C’est un léger flop ! Les déchets jonchent les sentiers et les paysages n’ont rien d’incroyable.
Mysore (5 nuits) : Nous avons beaucoup aimé la ville de Mysore. En plus d’abriter un somptueux palais de Maharaja, elle offre une ambiance frénétique mais pas stressante. Et puis, c’est la ville par excellence où déguster des dosas, les fameuses crêpes indiennes !
Bangalore (8 nuits) : La capitale du Karnataka ne nous a pas franchement séduits. Elle est tellement embouteillée et polluée qu’elle nous a paru invivable et difficilement visitable.
Hampi (3 nuits) : Énorme contraste en débarquant à Hampi, un site historique exceptionnel en pleine nature. Entourés de rochers roses, de temples en pagaille et de rizières, nous avons décompressé en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Badami (3 nuits) : Cette petite ville bruyante et cracra vaut le détour pour ses superbes temples sculptées dans la falaise. Pour ne rien gâcher, ses habitants sont particulièrement sympathiques.
Bijapur (3 nuits) : Décidément, le Karnataka regorge de pépites méconnues. Bijapur abrite des mausolées magnifiques qui auraient inspiré le Taj Mahal. En tant que seuls touristes, nous sommes nous-mêmes devenus des attractions pour les Indiens et y avons explosé tous les records de demandes de selfies à la minute !
État du Tamil Nadu et Pondichéry
Enfin, nous avons repris la direction du sud, mais sur la côte Est cette fois-ci. Même si nous n’avons parcouru qu’une partie du Tamil Nadu, les découvertes ont été nombreuses !
Chennai (4 nuits) : Pour une mégalopole, nous avons trouvé Chennai plutôt agréable à parcourir. Les habitants sont relax et l’immense plage sur laquelle tout le monde se retrouve en fin de journée possède un charme certain.
Mahabalipuram (3 nuits) : Un petit village de pêcheurs étonnant, qui abrite des sculptures et des temples millénaires. Tombés en pleine période de pèlerinage, nous y avons découvert un sacré bazar !
Pondichéry (7 nuits) : Notre dernière étape était Pondichéry, l’ancien comptoir français, et elle nous a reposés de toutes nos aventures. Des ruelles ombragées et presque piétonnes, des maisons jaunes, de bons restaurants…
L’itinéraire de notre voyage en Inde du Sud sur une carte
Quelle(s) région(s) choisir pour un premier voyage en Inde ?
L’Inde est si riche en paysages, monuments, traditions culturelles, que chaque coin du pays déborde d’endroits à découvrir. Nous vous déconseillons d’envisager un tour « express » de cet immense pays, qui consisterait à enchaîner les quelques points d’intérêt qui vous font envie, et à prendre l’avion entre deux. Ce serait comme préparer un voyage en Europe et ne choisir de voir que la Tour de Pise, le Mont-Saint-Michel et l’Acropole d’Athènes. Il y a déjà tant à découvrir autour de Pise ! Bref, choisissez plutôt une zone du pays, prenez-y votre temps et si l’Inde vous plaît, vous n’aurez qu’une envie : revenir pour en découvrir une autre partie.
Précisons d’abord les distinctions entre Inde du nord et Inde du sud. Une palanquée de petits détails créent une ambiance globalement bien différente.
- Inde du Nord : plus de scènes loufoques, de grand n’importe quoi, plus de rabatteurs déchaînés, plus de nourriture en sauce, plus de temples et de palais incroyables, plus d’aventure, plus de hautes montagnes (vers l’Himalaya), plus de fraîcheur en hiver.
- Inde du Sud : plus de nature (plages, cocotiers), plus d’espace, plus de femmes dans les rues, plus de nourriture à base de crêpes et de coco, plus rapide à traverser (moins large), plus de sourires.
Détaillons maintenant les régions les plus fréquemment visitées.
- En 2010, nous avons choisi de découvrir l’Inde par le nord en un circuit autour de Delhi, Agra (le Taj Mahal) et Varanasi. Même si nous avons adoré ce premier voyage et si la claque culturelle était énorme, il faut avouer que cette zone n’est pas de tout repos. C’est même l’une des plus difficiles en tant que touriste, entre les arnaques, les sollicitations et la saleté. Surtout que nous y avons débarqué la fleur aux dents en pleine période de mousson. Températures élevées et taux d’humidité record ne font pas bon ménage !
- Non loin de Delhi, l’État du Rajasthan est célèbre pour ses palais somptueux et ses paysages désertiques. Il est certes très touristique, mais loin d’être reposant lui aussi. Car qui dit grand nombre de touristes, dit grand nombre de… rabatteurs. Si vous voyagez avec un budget serré, il vous faudra composer de surcroît avec le manque de confort. Cela dit, l’État est superbe, à la hauteur de sa réputation.
- Si l’Inde que nous venons de décrire vous donne envie de refermer cette page et d’oublier l’Inde pour les trente prochaines années, alors vous mettrez toutes les chances de votre côté en commençant par un voyage dans le sud, moins chaotique. Le Kerala, en particulier, est l’État le plus zen, le plus facile à explorer. Nous détaillons ses points forts dans cet article.
- Le Tamil Nadu, légèrement plus désordonné et poussiéreux, est également un bon choix. Mais nous n’y avons réalisé que trois étapes (en comptant Pondichéry), donc nous ne sommes pas les mieux placés pour en parler.
- Enfin, le Karnataka est plein de découvertes surprenantes tout en étant totalement à l’écart des circuits touristiques classiques. C’est un bon compromis entre le nord et le sud, à la fois dépaysant et désorganisé, mais sans trop d’arnaques. Les sollicitations des rabatteurs sont remplacées par… les demandes de selfies !
Pour conclure, si vous êtes un routard chevronné et que rien ne vous effraie, foncez aux endroits les plus difficiles, ce sont ceux qui vous amuseront le plus. Mais ne vous attendez pas à des vacances, houlà non ! Vous reviendrez plus épuisés que vous ne l’étiez. Pour rentrer reposés, visez l’Inde du sud.
Quel itinéraire pour deux-trois semaines en Inde ?
Afin de vous éviter de passer une nuit blanche sur la carte de l’Inde, voici quelques propositions d’itinéraires. N’hésitez pas à les combiner entre elles si vous voyagez plus longtemps.
❖ La claque culturelle : Lors de notre premier voyage en Inde, nous avons parcouru en deux semaines les villes de Delhi à Varanasi en passant par Agra, Orchha, Khajuraho, Gwalior et Lucknow. Nous en avons pris plein les yeux. Le Tah Mahal ne nous a pas du tout déçus, bien au contraire, et surtout, Varanasi est l’endroit le plus mystique et invraisemblable que nous ayons découvert en Inde, tous voyages confondus.
❖ Un tour dans le Rajasthan : Un autre itinéraire classique consiste à arriver à Delhi, passer à Agra puis visiter le Rajasthan (Jaipur, Udaipur, Jodhpur, Jaisalmer). Toutes ces villes valent le détour, elles sont magnifiques. En revanche, c’est la partie la plus touristique d’Inde. Les échanges avec les habitants seront peut-être moins spontanés qu’ailleurs (légèrement, ça reste l’Inde donc LE pays de la spontanéité).
❖ Le Kerala en douceur : Avec ses parents, Mi-fugue a passé deux semaines au Kerala (avant d’y retourner avec Mi-raison quelques années plus tard). Ici, vous êtes aussi dans du très classique, mais la région enchante tous les sens. Deux semaines est la bonne durée pour ne pas trop courir.
❖ Le Maharashtra + Goa : À nous deux, nous avons aussi réalisé un voyage de deux semaines entre Mumbai, Pune, Ellora, Ajanta, Nasik et Goa. Nous avons apprécié l’ambiance de Mumbai, mais les autres étapes ne nous ont pas emballés plus que cela. Quant à Goa, ce petit État est sympa pour qui aime la plage, mais il ressemble à peine à l’Inde tant les Occidentaux y accourent plus nombreux chaque année.
❖ Mumbai + Goa + Kerala : Voilà un itinéraire qui demande de passer du temps dans les transports (en train de nuit par exemple) mais qui pourrait plaire à ceux qui cherchent à réaliser un circuit en Inde du sud sans vivre trop de « désagréments ».
❖ Mumbai + Karnataka + Goa : L’idée est de réaliser une boucle qui inclut nos étapes préférées dans le Karnataka, à savoir Bijapur, Badami, Hampi et Mysore, avant de finir en se reposant sur les plages de Goa.
❖ Tamil Nadu + Kerala : En atterrissant à Chennai et en repartant de Cochin vous avez la possibilité de réaliser un bel itinéraire dans l’extrême sud du pays, en traversant au niveau de Madurai (mais ne vous y attardez pas, les voyageurs n’aiment généralement pas cette ville).
Bref, les possibilités sont infinies. Ces itinéraires sont réalisables sur deux semaines, mais n’hésitez pas à les étendre à trois semaines si vous avez le temps, vous ne vous ennuierez pas. Ne prévoyez d’ailleurs pas un planning trop rempli car les distances sont grandes, les transports sont lents et vous risquez d’être fatigués, voire malades.
Pour compléter, la prochaine fois que nous retournerons en Inde, nous comptons visiter la région nord proche de l’Himalaya. Nous rêvons de l’Himachal Pradesh (Manali, Dharamsala), du Ladakh mais aussi du temple d’or d’Amritsar.
Se déplacer : les transports en Inde
Les transports en Inde font partie de l’aventure ! Notre conseil principal serait de ne pas chercher à vous isoler des Indiens en montant dans une voiture avec chauffeur ou dans les wagons de première classe. Non seulement un bout de l’âme de l’Inde se cache dans ses trains, mais en plus les trajets passent bien plus rapidement grâce aux rencontres !
Voici les différentes options de transports et quelques conseils d’amis pour mieux les aborder.
Le train
Avec ses vingt-deux millions de passagers transportés chaque jour (oui oui, nous avons bien dit jour !), le système ferroviaire indien est un petit miracle. Il est certes lent, délabré et un peu crasseux sur les bords, mais il possède un charme certain !
Le système de classes est déconcertant, nous allons tenter de le démystifier :
- AC1, AC2, AC3 : Ce sont en quelque sorte les trois premières classes. AC signifie « climatisé », et attention car la clim est souvent réglée sur la puissance maximale. Ce ne sont pas des wagons luxe, dans le sens où ils restent simples et un peu poussiéreux dans les coins. La principale différence entre AC1, AC2 et AC3 est le nombre de voyageurs par compartiment. Puisque les fenêtres ne s’ouvrent pas, vous vous sentirez un peu comme dans un bocal et vous profiterez, à notre avis, moins des paysages. La nuit, les compartiments se transforment en couchettes et des couvertures sont fournies (pour lutter contre la clim !). Choisissez ces wagons pour les trajets de nuit si vous souhaitez pouvoir dormir sans être réveillés à tout bout de champ.
- Sleeper : Ce sont la majorité des wagons d’un train. Les compartiments sont basiques mais restent corrects. Comme les places sont réservées et que les sièges sont larges, vous n’y serez pas tassés. De vieux ventilateurs accrochés au plafond soufflent de l’air et toutes les fenêtres et portes restent ouvertes, ce ne sont donc pas des fours tandoori. Malgré leur nom « sleeper », ces wagons circulent aussi le jour. Seules les couchettes du haut restent alors dépliées et il est possible d’y faire une sieste. Ce sont les wagons que nous vous conseillons pour les trajets en journée car toute l’ambiance de l’Inde est là, avec les allées et venues des vendeurs, des bavards, des rêveurs, des jeunes, des vieux… Le ménage du sol (et des toilettes) n’est pas la priorité, mais les banquettes sont propres.
- AC Chairs : Certains trains sont 100% AC Chairs et ce sont généralement les plus rapides et ponctuels. Il s’agit de sièges comme dans les trains français, par rangées de deux d’un côté, trois de l’autre.
- Sans réservation : Il n’y a pas de wagons sans réservation dans tous les trains, mais lorsqu’il y en a, c’est souvent le bazar. Imaginez un RER parisien un jour de grève, puis doublez le remplissage. C’est la solution de dernière chance, si vous n’êtes pas parvenus à réserver en Sleeper.
- Sur le toit du train : Non, c’est une blague. Cela n’existe (pratiquement) plus en Inde.
Parlons maintenant des retards, car ce n’est pas un mythe. Tout récemment, lors du trajet d’inauguration d’une ligne rapide, le train a percuté… une vache. Pour mille autres raisons, une petite heure de retard n’est pas loin d’être la norme. Notre maximum est dix heures (dans le nord). L’appli Rail Yatri, bien pratique, permet de consulter l’historique de retard d’un train indien. Pensez à y jeter un œil avant de réserver un billet car les différences peuvent être importantes entre deux trains sur le même trajet. Cette appli permet aussi de consulter le retard en temps réel, car vous ne pourrez compter sur aucune annonce sonore. Avec tout cela, vous comprendrez pourquoi il est fortement déconseillé de prévoir un long voyage en train juste avant de monter dans l’avion du retour.
Comment réserver son billet de train ? Là aussi, c’est toute une histoire et nous avons testé à peu près toutes les solutions. Sachez qu’il vaut mieux s’y prendre plusieurs semaines à l’avance pour les longs trajets et les périodes de pointe. Les Indiens sont très attachés au transport ferroviaire et il y a bien plus de passagers que de places.
- Réserver en ligne sur IRCTC : C’est la meilleure des solutions. IRCTC est la plateforme officielle de réservation et son site permet de choisir un train et (normalement) d’y réserver une place. Or il y a deux problèmes :
- Premièrement, pour compléter son inscription il faut recevoir un code de confirmation par SMS. Même si le site annonce accepter désormais les numéros de téléphone étrangers, dans les faits le SMS n’arrive que rarement à destination et le service client fait la sourde oreille. Nous avons dû attendre d’être en Inde et d’y acheter une carte SIM pour terminer notre inscription.
- Deuxième problème : le paiement. Depuis peu, IRCTC annonce officiellement que les cartes de crédit étrangères sont acceptées. Or, vous l’aurez deviné, cela plante souvent. Si c’est le cas, vous pouvez vous rabattre sur des plateformes de ventes de billets telles que Makemytrip ou Cleartrip (qui vous demanderont votre identifiant IRCTC, donc elles ne vous sauveront pas du premier problème).
- Réserver en gare : Si vous êtes déjà en Inde mais que vous n’avez pas (encore) de numéro indien, vous pouvez vous rendre à la gare d’une grande ville. Ce n’est pas une partie de plaisir, mais cela fonctionne et vous pouvez réserver n’importe quel train dans le pays. Prévoyez au moins une heure, le temps de remplir un formulaire par trajet, puis de jouer des coudes dans la file d’attente contre des Indiens surentraînés en techniques de doublage. Vous seront demandés : le numéro et le nom du train qui vous intéresse (à trouver sur Makemytrip par exemple), les villes de départ et d’arrivée et les horaires. Apportez aussi votre passeport. Vous repartirez avec un billet imprimé.
- Réserver en ligne sur 12GO : Le site 12go.asiai est une plateforme de réservation internationale qui fonctionne en Inde, mais seulement sur les trajets principaux. Cela nous a dépanné sur un trajet, car nous avions remarqué que notre train visé était sur le point d’être plein et nous n’avions pas d’identifiant pour réserver sur IRCTC. Le taux de commission est malheureusement assez élevé, près de 5€ par billet. À garder sous le coude faute de mieux.
- Passer par une agence ou votre hôtel : Moyennant une commission, les agences de voyage locales (nombreuses dans les rues) ou vos hôtels peuvent se charger de réserver un billet pour vous. La commission est parfois équivalente au montant du billet, mais, comme pour 12Go, cela dépanne.
- Prendre le bus !
Le bus
L’avantage, c’est qu’il est beaucoup plus facile de trouver une place dans un bon vieux bus que dans un bon vieux train. Il existe trois types de bus en Inde :
- Les bus publics : Ce sont de vieux engins sans clim, souvent poussiéreux, qui circulent d’une ville à l’autre. Comme les places ne sont pas réservées, il suffit de se pointer au terminal et de demander le prochain départ. Il n’y a pas de limite au nombre de passagers, mais nous sommes presque toujours parvenus à nous asseoir et à caler nos gros sacs sous les sièges. Les prix sont dérisoires.
- Les bus privés : Sur certains trajets, des compagnies privées se sont développées et proposent des bus tout confort, avec climatisation et sièges inclinables. Les places partent moins tôt que pour les trains et il est souvent possible d’en trouver la veille pour le lendemain, voire le jour même. Plusieurs sites vendent les billets en ligne, tels que Redbus.
- Les bus de nuit : De nombreuses compagnies privées proposent des bus « Sleeper », c’est-à-dire avec couchettes. Oui, oui, des couchettes bien plates, pas des sièges inclinables. Vu l’état des routes, le corps entier décolle à chaque dos d’âne, ce qui laisse de bons souvenirs et de bonnes cernes sous les yeux. Les tarifs sont élevés (pour l’Inde), mais les compagnies sont sérieuses et les horaires sont respectés. Il est possible de choisir une couchette pour une ou deux personnes. Un rideau se tire pour un peu d’intimité durant le sommeil. Ici aussi, nous réservions via Redbus.
Les vols internes
Ils sont nombreux et bon marché, grâce à la concurrence qui se joue entre les compagnies low cost du pays. L’Inde faisant déjà tristement partie du top 5 des pays où les touristes polluent le plus, nous n’avons pas cédé à la tentation.
La voiture avec chauffeur
Louer une voiture et conduire, n’y pensez pas, c’est du suicide. En Inde, certains voyageurs font alors appel à un chauffeur pour la durée de leur séjour. De notre côté, nous ne prenons aucun plaisir à nous faire trimballer d’un monument à l’autre. Dans un pays comme l’Inde, surtout, c’est passer à côté de la moitié des découvertes, celles qui ne sont pas en pierres. Et puis, ce n’est pas comme si les transports en commun manquaient !
Plutôt que de réaliser tout son circuit avec le même chauffeur (qui devra se débrouiller pour se nourrir, se laver discrètement et dormir dans sa voiture) une solution intermédiaire consiste à emprunter ponctuellement des taxis locaux pour quelques heures ou pour la journée. Pas besoin de réserver, vous en trouverez le jour même, et ils connaissent les routes et les monuments du coin comme leur poche. Ils peuvent aussi vous déposer à la ville suivante si nécessaire.
La nourriture indienne
Quel délice ! Pourquoi pensez-vous que nous retournons régulièrement en Inde ? La nourriture est d’une richesse incroyable et coûte trois fois rien. Un repas léger ou un thali dans une cantine indienne revient à moins d’un euro. Dans un restaurant, vous pouvez en avoir pour… allez, trois ou quatre euros en vous faisant plaisir.
La difficulté principale se situe au niveau du déchiffrage du menu pour les non habitués. L’alphabet est bien latin, de nombreux mots sont même en anglais, seulement voilà, il faut du temps pour commencer à connaître et reconnaître les différentes spécialités : thali, paneer, uttapam, dhal, samosas, tandoori, etc. Nous n’avons pas d’autre conseil que… de chercher les noms sur internet !
Parlons d’un sujet qui pique : le piment. Pour les Indiens, c’est comme le sel, c’est-à-dire qu’ils en mettent un peu partout et qu’ils n’ont qu’une vague idée de la raison pour laquelle les voyageurs étrangers n’aiment pas. À force, nos palais ont commencé à s’habituer, mais n’hésitez pas à demander si un plat est « spicy » ou non avant de le commander. Si vraiment vous ne supportez pas, précisez trois fois à grands renforts de gestes, que vous ne voulez pas de piment. Ce sont souvent des petits morceaux frais qu’ils ajoutent en fin de cuisson et ils peuvent éviter. Les restaurants habitués aux touristes étrangers gèrent mieux que les autres.
Le pays des curries est aussi le paradis des végétariens. La plupart des restaurants annoncent dès l’enseigne s’ils sont végétariens « veg » ou carnivores « non veg », et il y a généralement une section veg dans les non veg. Jamais l’inverse.
Au niveau de l’hygiène… hmmm… ça va. Même lorsque les murs ne paraissent pas d’une grande propreté, les cuisiniers font un minimum attention. Manger uniquement des aliments cuits devrait tenir le smecta éloigné. Les yaourts parfois servis en accompagnement, les lassis et les jus de fruits frais sont aussi OK, à condition de les demander sans glaçons. Ah, et évitez la viande et (surtout) le poisson, c’est par là que passent les contaminations les plus sévères.
Les hébergements en Inde
Il est possible de se loger à très bas prix en Inde, une chambre double à moins de 10€ par exemple. Mais… nous ne le conseillons pas vraiment. Ni le confort, ni la propreté ne suivront. Les hôteliers ne remarquent tout simplement pas la crasse et les draps non remplacés entre deux clients ne sont pas une légende ! En investissant un peu plus, à partir de 20€ la chambre double, le confort et la propreté augmentent en flèche. Le rapport qualité/prix n’est donc pas aussi exceptionnel qu’en Asie du Sud-Est par exemple.
Il est possible de voyager sans réserver son logement, en débarquant dans une ville sac sur le dos et en demandant à voir des chambres, avant de négocier le prix. C’est ce que nous avons fait lors de nos deux premiers voyages en Inde. Pour notre dernier voyage, en haute saison, nous avons changé de technique et réservé l’ensemble de nos logements. La plupart des hôtels et des maisons d’hôtes du pays sont désormais référencés sur Booking et il est rassurant de lire des dizaines d’avis pour éviter les déconvenues ou les arnaques.
Nous avons trouvé que le Kerala (encore lui !) était l’État qui offrait les hébergements au meilleur rapport qualité/prix d’Inde. Nous avons beaucoup aimé dormir dans les petites maisons d’hôtes, simples mais soigneusement gérées, aux propriétaires généreux en attentions et en conseils. Le petit déjeuner était presque toujours compris et le dîner proposé en option.
Voici trois adresses qui sortaient du lot en Inde du Sud :
- à Munroe Island (Kerala) : Munroe Coconut Homestay (~14€)i : deux bungalows simples mais confortables, gérés par une famille adorable aux discussions passionnantes, le tout sur une île au cœur des backwaters. Que demander de plus ? Ne ratez pas le tour en pirogue proposé par le père au lever du soleil !
- à Munnar (Kerala) : Landy Queen (~25€)i, un hôtel tout récent géré par le sympathique Roonie qui rend tous les services qu’il peut et donne plein de bons conseils sur les environs. Les chambres sont calmes, propres comme jamais et la literie est excellente.
- à Mumbai : Abode Bombay (~68€)i, dans une gamme de prix supérieure, nous avions adoré cet hôtel réservé lors d’un voyage précédent (à l’occasion de l’anniversaire de Mi-raison !). La décoration est très réussie, le personnel aux petits soins mais sans que l’ambiance ne soit guindée pour autant. Et la localisation est idéale pour visiter Mumbai.
Les rencontres avec les Indiens et Indiennes
Plus encore que les paysages, le patrimoine ou la gastronomie, ce sont les Indiens et Indiennes qui nous donnent chaque fois envie de revenir visiter le pays !
Alors certes, le choc culturel est grand et quelques habitudes des Indiens peuvent être… déconcertantes. Par exemple ? Leur manie de fixer, la coutume de roter à table, les dodelinements indéchiffrables de la tête qui veulent dire parfois oui, parfois non…
Mais les Indiens sont surtout les personnes les plus joyeuses et enthousiastes que nous ayons jamais croisées. Ce qui veut dire que vous serez souvent abordés pour discuter et/ou poser pour une photo. Vous répondrez à des questions plus curieuses les unes que les autres. Avec un simple salut de la main, vous déclencherez une vague d’enthousiasme dans un groupe de cent personnes, en particulier dans les lieux peu touristiques. Les Indiens sont tout sauf des gens blasés et c’est un vrai plaisir de voyager parmi eux.
Et comme la plupart parlent anglais, les échanges sont grandement facilités. À un petit détail près : un temps d’adaptation est nécessaire pour comprendre l’accent. Tout va bien maintenant, nous nous sommes même mis à rouler les « r » !
Dans la partie sud de l’Inde, nous avons trouvé les habitants plus doux, zen et souriants qu’au nord. Il y a aussi plus de femmes dans l’espace public et elles sont plus bavardes. Côté nord, les Indiens ont plus tendance à parler ou fixer sans lâcher un seul sourire, imperturbables, ce qui ne les empêche pas d’être drôles et surtout imprévisibles. Bref, ce n’est pas mieux ou moins bien dans une partie ou l’autre du pays. L’expérience est plus dépaysante et déconcertante dans le nord, mais c’est aussi là que nous avons accumulé nos meilleurs souvenirs.
La sécurité en Inde : est-ce un pays dangereux ?
Si même le très sévère site des Affaires Étrangères françaises écrit que l’Inde est globalement un pays sûr, c’est que vous pouvez y aller sans crainte ! Il existe cependant une région à éviter, celle du Cachemire.
Au pire du pire, vous risquez d’être victimes d’un pickpocket, mais les agressions sont rarissimes grâce à une longue tradition de non-violence. Nous avons gardé un œil sur nos affaires, sans nous empêcher de sortir nos appareils photos et smartphones dans la rue, ainsi que nos ordinateurs dans les cafés. Dans les bus et trains de nuit, nous avons dormi les pieds ou la tête posés sur nos sacs, au cas où.
Et pour les femmes seules ? Il n’y a pas grand-chose à craindre non plus, selon Mi-fugue. Lire son article : Voyager seule en Inde.
Côté santé, n’hésitez pas et demandez à votre médecin une prescription pour quelques antibiotiques et autres médicaments contre les inde-igestions, vous pourriez l’en remercier. Voyez également avec lui pour les vaccins (ou un centre de vaccination international) et tenez-vous bien éloignés des singes et chiens qui pourraient être porteurs de la rage. Les médecins ont tendance à prescrire facilement un lourd traitement antipaludéen, or il n’est pas nécessaire partout (pas dans les régions les plus touristiques, ni dans les grandes villes). Vérifiez la carte ici.
Enfin, il est fortement conseillé de souscrire une assurance voyage avant de partir en Inde pour couvrir les éventuels frais d’hospitalisation, rapatriement, etc. Nous utilisons ACS Assurancesi, l’une des moins chères du marché.
La meilleure saison pour voyager en Inde
Il y a de grandes différences selon les régions, mais globalement l’Inde n’est pas le pays le plus climatiquement chanceux du monde. De fortes chaleurs sévissent d’avril à juin, remplacées par la mousson de juin à septembre, voire décembre pour le sud-est. La période recommandée se situe donc entre octobre et mars. Il n’y a cependant pas de règles absolues et il est toujours possible de passer entre les gouttes !
La vague de fraîcheur (oui cela existe en Inde !) survient entre décembre et février. Au sud, la température descend parfois en dessous de 20°C la nuit, donc… très raisonnable ! C’est certainement la meilleure période pour visiter l’Inde du sud. La nature est bien verte et nous avons à peine essuyé quelques gouttes. Au nord, les températures descendent bien plus bas et un manteau devient indispensable à Delhi par exemple. Quant à l’extrême nord, sur les contreforts de l’Himalaya, les paysages se couvrent de neige, rendant les déplacements difficiles.
Pour visualiser les estimations météo par région et par mois, vous pouvez utiliser le Planificateur A-contresens.
Visa pour l’Inde
L’obtention d’un visa touristique est obligatoire. La méthode traditionnelle consistait à se rendre au centre des visas de votre pays (Paris pour la France). Oubliez. C’est beaucoup de temps perdu et les frais (130€ pour la France) sont désormais plus élevés que ceux du visa électronique.
Le visa électronique est donc en train de se généraliser. Il coûte 82$, est valide 90 jours et autorise les entrées multiples. Le site officiel est celui-ci (attention aux faux sites).
Vous serez confrontés à un long formulaire pas franchement évident. Comme tout le monde se pose les mêmes questions, vous trouverez facilement les réponses en cherchant sur Google. A priori, les autorités accordent le visa sans problème, nous n’avons jamais entendu parler de touristes qui se le soient vu refuser. Il faut simplement être vigilant lors de sa saisie, autrement la procédure est à recommencer de zéro.
Nos trucs et astuces pour visiter l’Inde
– Il est très malpoli de tendre de l’argent avec la main gauche, faites-le uniquement avec la droite. Manger aussi, d’ailleurs, ce qui pose quelques soucis lorsqu’il s’agit de déchirer son naan par exemple !
– Soyez patients. S’énerver ne sert à rien car les Indiens ne connaissent pas cette expression. Soit ils ne sauront pas comment réagir et resteront impassibles, soit ils vous trouveront singulièrement mal élevés.
– Dans le nord plus particulièrement, il est culturellement impoli de dire non. Que cela ne vous gêne pas pour vous débarrasser des rabatteurs, hein ! Mais sachez que cette particularité peut entraîner des situations farfelues, comme des chauffeurs de rickshaws qui vous déposeront à un autre endroit que prévu parce qu’ils n’osent pas dire qu’ils ne connaissent pas, ou encore des restaurateurs qui vous apporteront l’inverse de votre commande. Essayez de poser des questions ouvertes, comme « Où se trouve le palais ? », plutôt que « Le palais est-il bien par là ? ».
– Ne croyez pas sur parole une personne qui vous aborde dans la rue et surtout autour des monuments, car même si elle semble sympathique, elle n’hésitera pas à mentir pour parvenir à ses fins. Ne faites pas non plus confiance aux chauffeurs de rickshaws ou taxis. Votre hôtel réservé a brûlé ? Faux, archi-faux ! La route vers telle ville est trop endommagée pour les bus ? Vérifiez l’info auprès d’une autre source !
– En parlant de rickshaws, négociez fermement le prix avant de monter dans l’engin, même si le chauffeur vous presse et vous dit de ne pas vous inquiéter. L’idéal est de parvenir à faire allumer le compteur, mais ils sont rarement en fonction. Sinon, l’appli Ola (sorte de Uber des rickshaws) garantit des prix bas sans négociation.
– Le mot « hotel » signifie ici restaurant. Si vous avez plus sommeil que faim, précisez que vous cherchez une « room ».
Quelques anecdotes sur l’Inde
– Les Indiens adooooooorent les selfies. Et comme beaucoup n’ont pas souvent l’occasion de croiser des étrangers, vous y passerez forcément !
– « Yes Sir! », « Yes Ma’am! » sont les expressions que vous entendrez le plus. Les rabatteurs et chauffeurs commencent toujours par « yes », c’est l’optimisme indien !
– Comme les rues indiennes sont particulièrement propres (ahem !), les Indiens aiment se tripoter les pieds à longueur de temps, y compris les serveurs de restaurants ou les vendeurs de boutiques chic. À propos, n’oubliez pas vous-mêmes de retirer vos chaussures si vous entrez dans un lieu sacré ou si vous êtes invités chez quelqu’un.
– En revanche, les Indiens prennent soin de bien s’habiller et de bien se coiffer. La plupart des hommes ont un peigne sur eux et s’en remettent un coup de temps en temps.
– Les hôtels indiens ont une réelle passion pour les interrupteurs. Il n’est pas rare de se retrouver face à un tableau de vingt boutons, dont les trois quarts ne servent à rien. Bon courage !
Vous voulez plus d’anecdotes ? Nous en avons écrit un article entier par ici !
Voyager en Inde pour les nomades
Dans les pays où nous passons, nous aimons nous installer quelques semaines dans une grande ville afin de mieux nous concentrer sur notre travail. En Inde, ce n’est pas vraiment une bonne idée. Les grandes villes sont fatigantes, bruyantes, polluées, embouteillées. Quant aux plus petites villes, elles manquent de confort et sont sujettes aux coupures d’électricité (même si cela semble s’arranger d’année en année). Nous avons donc essentiellement voyagé à travers le pays tout en travaillant, ce qui n’est possible qu’en choisissant des logements reposants.
Goa est potentiellement une option intéressante pour travailler sous les cocotiers entre deux baignades, mais nous ne sommes pas très fans de la région. Sinon, Pondichéry nous a bien plu, calme et mignonne. Pour les défauts, la ville est petite donc manque rapidement d’intérêt et il y a plus de retraités et familles expatriés sur le long terme que de nomades.
Si vous avez peur d’être déconnectés, acheter une carte SIM coûte trois fois rien et la 4G est parfaitement déployée, c’est impressionnant. Le plus simple est d’obtenir sa SIM en arrivant à l’aéroport, dans l’un des stands dédiés. Si comme nous vous atterrissez de nuit et les stands sont fermés, il faudra vous mettre à la recherche d’une boutique de télécoms qui accepte d’en vendre à des étrangers. C’était impossible jusque récemment, mais c’est en train de changer. Chez l’opérateur Airtel, nous avons payé 50 roupies pour la carte SIM + 229 roupies pour un forfait prépayé d’1,4Go d’internet par jour pendant un mois, ainsi que les appels nationaux illimités.